jeudi 13 octobre 2016

La future prison d’Ifs fait causer

«Les cartes sont déjà jouées. Nous sommes devant le fait accompli », s’énerve un participant à la réunion publique sur la future prison organisée par la mairie d’Ifs lundi 10 octobre. 

Environ 130 personnes ont assisté à la réunion sur la future prison d’Ifs. La projection de la future prison n’a pas manqué de faire réagir (photo Aprim/Caen)

Ville retenue pour accueillir l’établissement pénitentiaire, la commune de 10 000 habitants a voulu informer sa population, quatre mois après l’annonce du lieu d’implantation.



Face au public, le maire d’Ifs, Michel Patard-Legendre (Les Républicains), candidat pour l’accueil du projet ; le président de la communauté d’agglomération, Joël Bruneau (Les Républicains) ; et la députée du Calvados, Laurence Dumont (PS). Tous entendent bien justifier du site retenu. « Vous savez, il y a toujours plein de candidats pour un palais des sports, pas pour une prison », indique le maire.

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La salle du conseil municipal est comble. Plus de cent trente personnes sont présentes. Après les informations détaillées du projet fournies par deux représentants de l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ), la parole est donnée au public.

Aussitôt un agriculteur concerné au premier chef (la future prison se trouvera sur les terres qu’il exploite mais dont il n’est pas propriétaire) s’empare du micro. « Je ne sais rien. On est juste venu me dire il y a un mois que je n’avais plus le droit de les utiliser car des études allaient être menées dessus. Je n’ai eu aucun courrier depuis. Émotionnellement, c’est fort. Je fais vivre ma famille à partir de mon travail. »

Une prison de 500 à 600 places

La salle a, elle aussi, fait part de sa surprise et du manque d’informations sur le dossier. Au-delà des habituelles remarques (« elle pouvait se faire ailleurs » ou « il y a beaucoup de friches autour de Caen » ou « mettre ça près d’un hameau, c’est dommage »), le public a fait savoir qu’il aurait aimé être consulté avant. « Et vous auriez dit oui ? » demande Joël Bruneau, également maire de Caen. C’est le seul endroit possible par rapport au cahier des charges du ministère de la Justice. » Le maire d’Ifs, directement interpellé, se défend : « le Préfet nous avait demandé d’être discrets sur le sujet ! »

Non loin du périphérique sud, derrière l’imposante plateforme logistique de Système U, la future maison d’arrêt maison (qui abrite des personnes en attente de jugement ou condamnées à de courtes peines) disposera de 500 à 600 places, pour 250 agents pénitentiaires. Sur un carré de 300 mètres de côté avec des murs de 6 mètres de haut, la prison prendra une emprise au sol de 15 hectares. Les premiers coups de pioche sont attendus pour 2019 et son ouverture pour 2022. « Nous sommes encore au stade des études préalables », a tenu à préciser Benoît Gars, directeur de programme à l’APIJ. Dans la salle, les participants ont préféré sourire, loin d’être convaincus par l’argument.

Paris Normandie

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