Derrière les barreaux, il n'y a que des hommes et le personnel est majoritairement masculin. Mais quatre femmes dirigent la maison centrale.
Deux femmes remplacent deux hommes à la tête de la Maison centrale. Est-ce un hasard ?
Notre profession se féminise et il est normal que l'on retrouve des femmes à la tête d'établissement comme le nôtre. Ce phénomène n'est pas totalement nouveau. En revanche, c'est sans doute la première fois que les quatre membres de la direction de la maison centrale sont des femmes.
Pour ma part, je remplace Christophe Millescamps, devenu directeur interrégional adjoint à Dijon, et Valérie Pratz, désormais directrice ajointe à Saint-Maur, remplace Frédéric Séguela, devenu directeur adjoint du centre pénitentiaire de Châteauroux. Au côté d'Hélène Joubert et Vanessa Evrard, nous sommes donc, désormais, quatre femmes constituant le pôle de direction.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis originaire de la région parisienne, j'ai 39 ans, possède une maîtrise de droit, puis, je suis entrée à l'Institut de criminologie de Paris, avant de passer le concours de directeur des services pénitentiaires. Je suis devenue, en 2000, élève directrice à l'administration pénitentiaire, avant d'être nommée directrice de la division hommes de Fresnes. En 2003, je passais rédactrice du bureau de gestion de la détention à la direction de l'administration pénitentiaire avant de revenir à Fresnes comme directrice de la maison d'arrêt des femmes. Ce sera, ensuite, Château-Thierry, puis un retour à l'administration pénitentiaire, avant d'être nommée à Saint-Maur, ce 1er septembre.
Est-ce un choix de votre part ?
C'était une envie, un intérêt pour les personnes condamnées à de longues peines, afin de les suivre d'une façon individualisée.
Comment allez-vous travailler ?
Le premier interlocuteur de notre équipe de direction est l'ensemble du personnel qui assure continuellement un travail compliqué, mais très intéressant, notamment au niveau des relations humaines. Et puis, nous allons travailler comme le faisaient nos prédécesseurs, avec l'ensemble de nos partenaires que sont le Service pénitentiaire d'insertion et probation, l'Unité de consultation et de soins ambulatoires ; le Service médico-psychologique régional ; les partenaires de l'enseignement ; les formations professionnelles ; les aumôniers. De précieuses compétences qui permettent de prendre en charge le détenu sous tous ses aspects.
Il y a ici des condamnés à de longues peines mais est-ce que la réclusion criminelle à perpétuité existe vraiment ?
Lorsqu'une personne est condamnée à cette peine, elle est assortie d'une période de sûreté qui sera forcément accomplie. A l'issue de celle-ci, et si le détenu s'est bien comporté, il pourra bénéficier d'un aménagement décidé par le juge ou le tribunal d'application des peines.
L'univers carcéral est souvent violent, qu'en est-il vraiment à Saint-Maur ?
Nous n'y échappons pas. Il faut régulièrement gérer des incidents et tenter de stopper l'intrusion d'objets interdits, comme les puces de téléphones ou carrément les téléphones, voire même, la drogue.
Quels sont vos projets ?
Après une période d'observation de quelques semaines, nous allons poursuivre ce qui a été lancé par nos prédécesseurs. Notamment, le suivi des travaux de l'Unité de vie familiale qui sont de petits appartements qui recevront les familles des personnes détenues, afin que le lien ne soit pas rompu.
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