Akuo construit sa première centrale solaire avec batteries, une condition imposée aux énergies intermittentes.
Akuo vient de débuter la construction de la centrale solaire de Bardzour à La Réunion. La ferme, de 9MW, est construite sur le pourtour de la prison du Port. Elle est financée dans le cadre du volet innovation de l'appel d'offres 2012 de la CRE. L'installation comprend une solution de stockage Li-ion fournie par Saft, soit 9 conteneurs de 1 MHw de capacité chacun.
Lors de cet appel d'offres, l'opérateur a gagné trois autres fermes avec stockage qui seront construites d'ici à 2015 : la Corse profitera de deux centrales au sol totalisant 11 MW tandis qu'une autre installation de 9MW s'ajoutera à La Réunion. En Guadeloupe, Akuo va équiper également son parc de Marie-Galante avec des batteries.
« On ne peut plus rien construire sans stockage dans les îles », explique Eric Scotto, le PDG du groupe. Comme aux Antilles, le système électrique réunionnais a atteint la limite légale d'absorption des énergies intermittentes, soit un tiers de la production.
Ce virage imposé vers le stockage contrarie la stratégie d'Akuo dans les îles françaises, fondée sur le développement de l'agri-énergie. Ce concept consiste à faire pousser des cultures sous une serre équipée d'une toiture photovoltaïque transparente. Ces serres solaires répondaient aux fortes réticences des agriculteurs, inquiets de perdre des surfaces de culture. C'est un problème d'autant plus aigu dans les îles que l'espace y est précieux et les importations fortes.
Akuo a construit une douzaine de ces serres à La Réunion et dans le sud de la métropole, soit 12 MW au total. A La Réunion, l'opérateur assure par exemple que la culture d'anthurium a permis de réduire de moitié l'importation de ces fleurs de l'île Maurice. Quelques rares autres opérateurs comme Solaire Direct ont misé sur l'agri-énergie.
Reste que les derniers projets de serre proposés aux appels d'offres CRE ont été retoqués au profit des centrales avec stockage. Akuo mise désormais sur l'exportation de l'agri-énergie. « Nous en avons démontré la faisabilité en France, de nombreux pays s'y intéressent comme les Seychelles ou l'Indonésie », assure Eric Scotto. Un gros projet devrait d'ailleurs voir le jour dans ce dernier pays, en appui du développement d'une zone touristique prévue au sud de Lombok.
Les Echos
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