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mercredi 26 février 2014

Insultes et agression de surveillants à la prison d'Arras - la prison ferme pour deux paquets de nerfs

Hier mardi, le tribunal a condamné deux détenus de la prison d’Arras. Johan Gobert, 34 ans, a écopé de huit mois ferme, et Nicolas Lenfant, de six mois. Les deux prévenus sont évidemment maintenus en détention.

 Les deux détenus d’Arras ont écopé de six et huit mois de prison ferme en plus. VDNPQR
Les deux détenus d’Arras ont écopé de six et huit mois de prison ferme en plus.

Le 16 février, la sortie des détenus pour un moment de détente dans la cour de la prison est accompagnée d’un parachutage de bouteilles d’alcool. Les gardiens peu nombreux ont du mal à réagir quand ils constatent que les esprits s’échauffent et décident de faire rentrer quatre par quatre les détenus dans leurs cellules respectives. L’ambiance est électrique.

Rentrés dans leur cellule, Gobert et Lenfant agitent un petit drapeau à leur porte et demandent à prendre les manettes dans la cellule voisine pour jouer à la PlayStation. Pas contents de la réponse des gardiens, ils les insultent et les menacent : « arrête de faire ton kéké ! » dit l’un, « Qu’est-ce que tu veux, toi ! J’suis un voyageur, je connais du monde à l’extérieur… ». Les noms d’oiseaux fusent. « Je ne l’ai pas insulté méchamment » lâche Lenfant à la barre. J’ai jamais insulté le surveillant ! »
Le lendemain, l’ambiance est toujours électrisée à la prison d’autant que les détenus apprennent l’évasion de Yoann Candelier, toujours recherché à l’heure qu’il est. Même scénario : une sortie dans la cour, un parachutage, encore, des prisonniers qui s’énervent. Tandis que Gobert est ramené vers sa cellule, un gardien est projeté contre une grille par un détenu. Gobert serait redescendu pour s’interposer. C’est du moins ce qu’il dit.

Pour Maître Le Gentil, qui représente les trois gardiens agressés verbalement et pour l’un physiquement, ces faits traduisent ce qu’est devenu la prison d’Arras : un endroit où les gardiens sont devenus « les larbins pour satisfaire les désirs immédiats des détenus ». « J’aimerais bien savoir ce qu’est une insulte qui n’est pas méchante ! » s’interroge-t-il.

L’attitude des prévenus, secs et nerveux à la barre, coupant la parole au président du tribunal, s’exprimant avec des gestes agressifs, gesticulant, ne laisse planer aucun doute sur leur tempérament. Lenfant, pris d’une logorrhée incroyable, évoque ses malheurs de façon incompréhensible. Il s’exclura lui-même de l’audience, à l’invitation de la présidente Hibon. Avant de revenir pour entendre sa peine avec son codétenu.

Maître Bion, qui rappela « le contexte très particulier qui a pesé lourdement sur l’attitude des deux prévenus », réclama en vain, « une bonne indulgence ». Le tribunal a reconnu également les parties civiles auxquelles les détenus devront payer des dommages et intérêts.

La phrase du jour
               
« C’est vous la loi ! Moi, si c’est moi qui la fais la loi, vous me libérez tout de suite ! » Signé Johan Gobert, condamné pour avoir insulté et agressé des gardiens à la prison d’Arras.

La Voix du Nord

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