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lundi 10 février 2014

Ploemeur - Un « homme du rang » prend la tête de la prison

Ancien surveillant, Jean-Paul Chapu a gravi tous les échelons avant d'atteindre celui de directeur de Centre pénitentiaire. Sa 13e mutation lui vaudra, dans un mois, de succéder à André Varignon à Ploemeur.

Portrait

« Dans mon équipe de foot, j'occupais le poste de libéro : c'est celui qui contrôle mais qui met aussi des buts ! » Cette métaphore sportive résume bien l'esprit dans lequel Jean-Paul Chapu arrive, « globalement serein », à Ploemeur. Le Saumurois a gravi un à un les échelons dans ce monde de barreaux. « J'ai commencé surveillant dès l'âge de 19 ans. »

Une vocation ? « Je voulais être fonctionnaire, porter la tenue et garantir la continuité de la construction de la famille. » Et pour cause : « A 18 ans, j'étais papa », sourit cet homme grand-père à 37 ans et qui, à 46 ans, l'est déjà cinq fois ! De Fleury-Merogis au Havre en passant par Bourges, Lille ou Tarascon, Jean-Paul Chapu a promené treize fois son épouse et ses trois filles.

Valeurs sportives

Gradé très jeune, il devient formateur des personnels puis chef de détention : « Le vrai parcours du rang, très rapide. » Officier, il intègre le corps des directeurs et, chemin faisant, innove en lançant des projets marathon, arbitre en prison jusqu'à la « Ch'ti Ventoux » suivie du premier tour de France cycliste des détenus... L'Angevin est sportif, aime en partager les valeurs. C'est dans cette dynamique qu'il préside, depuis l'an passé, l'association Osons les défis.

Nouvelles fouilles

Son prochain consistera, à Ploemeur, « à capitaliser ce que j'ai appris dans un établissement à taille humaine ». Avec ce credo : « Dès l'écrou, le détenu doit s'inscrire dans un parcours de détention afin de sortir le plus tôt et le mieux possible. » En cela, il se projette « dans la continuité du travail accompli par André Varignon ».

La mission de l'actuel directeur prend fin ce vendredi. La liste des actions qu'il a conduites est longue : les actions de formation en interne, l'ouverture de l'établissement sur l'extérieur, les travaux dans les miradors, le système de chauffage, les terrasses, les mats anti-hélicoptères et plus récemment, « la rénovation du poste central de sécurité à laquelle les surveillants, qui y sont 24 heures sur 24, ont été associés ».

La réfection des parloirs débutera en fin d'année avec, à l'horizon mi-2015, l'ouverture de deux parloirs familiaux et de deux unités de vie familiale. Des parloirs à la sortie desquels, depuis deux semaines, est appliquée la loi de la fouille à corps au cas par cas : « Avant, tous les détenus se déshabillaient pour la fouille. Désormais, c'est en fonction de critères établis par l'administration, comme la personnalité et la dangerosité du détenu. »

Jean-Paul Chapu ne remplacera André Varignon qu'à compter du 10 mars. Il dirigera 130 surveillants, gradés et administratifs, qui veillent sur 440 détenus écroués. Ils étaient cent de moins à l'arrivée de son prédécesseur, il y a trois ans et demi à peine.
Ouest-france

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