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vendredi 14 février 2014

Prison d'Albi - Du cannabis dans la boîte de chocolat

Ce jeune prévenu pensait avoir trouvé la solution pour faire circuler du cannabis dans le centre de détention. Mais les surveillants ont découvert le pot de chocolat.
 
Les produits stupéfiants circulent en prison. Parfois, certains détenus se font prendre. /Photo DDM, P S.
 
Il est cool El Fazar M, 21 ans, de Mayotte. Détenu dans le cadre d’un dossier en instruction, le jeune prévenu a comparu, hier, à la barre du tribunal correctionnel pour une affaire de détention de stupéfiants… à la maison d’arrêt d’Albi. Le 5 novembre 2013, il a été pris la main dans le sac. Ou plutôt dans une boîte de chocolat en poudre remise à un codétenu. Les surveillants, qui adorent le chocolat, ont découvert deux sachets contenant 29 g de cannabis. Le détenu a candidement expliqué que le cannabis, c’était pour sa consommation personnelle afin de mieux supporter la détention. Il s’était tout simplement trompé de boîte de chocolat. L’autre codétenu n’a pas souhaité témoigner dans cette affaire.

«Je ne comprends pas pourquoi je suis ici, lance-t-il. J’ai déjà payé pour ça. J’ai fait du mitard. Je sais que ce n’est pas normal d’avoir du cannabis en prison mais je suis un fumeur, c’est tout». Le jeune prévenu a deux condamnations à son casier judiciaire dont une de 18 mois de prison, prononcée le 20 septembre 2011, pour vol aggravé et extorsion.

La procureur, Marie Regnier-Pellat, rappelle à l’assemblée de collégiens dans la salle et à qui veut l’entendre, que la circulation de produits stupéfiants en maison d’arrêt, est un véritable fléau. Elle demande 6 mois de prison à l’encontre de El Fazar qui n’a pas d’avocat. Il a choisi de se débrouiller tout seul. Ce n’est pas un tribun mais il a quelques arguments. L’habitude des prétoires, sans doute.
«C’est lourd, 6 mois et j’ai payé pour ça. J’ai arrêté depuis. Je travaille et je vais à l’école en prison». Le tribunal, qui l’a condamné à trois mois de prison ferme, lui explique qu’il devra également régler 90 € de frais de procédure. Et que s’il paie dans un certain délai, il aura une réduction de 20 %.
«Ah bon, si je paie tout de suite, vous m’enlèverez les trois mois de prison ?», lance-t-il avec un grand sourire avant de rejoindre la maison d’arrêt.

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