Le tribunal correctionnel de Strasbourg a infligé mercredi des peines de prison ferme, dont 15 comprises entre 4 et 9 ans, à 22 trafiquants qui comparaissaient pour leur implication dans un vaste trafic de drogues démantelé en octobre 2012 dans un quartier sensible de Strasbourg.
Le prévenu considéré comme le chef du trafic, âgé de 28 ans, a été condamné à 9 ans de prison ferme. Son bras droit présumé, âgé également de 28 ans, a été condamné à 8 ans de prison.
Les autres prévenus du réseau, semi-grossistes ou intermédiaires, âgés de 22 à 25 ans, se sont vus infliger chacun de 5 à 8 ans d'emprisonnement.
Les vendeurs ont écopé pour leur part de peines allant de 3 à 5 ans, la peine plancher de 4 ans s'appliquant à ceux en récidive. Trois autres personnes, dont deux femmes, ont été relaxées.
Plusieurs prévenus ont accusé le coup après l'énoncé des sanctions, prononcé en présence d'un déploiement considérable de forces de l'ordre, présents à l'intérieur et autour de la salle d'audience.
Le public a également vivement réagi aux condamnations, notamment après l'annonce du jugement. "C'est pas la loi. On va la chercher la loi ! ", ont crié dans le tribunal des proches du chef du réseau.
Dès le premier jour du procès, la présidente du tribunal Sophie Thomann avait pourtant averti les prévenus : leur façon de se "moquer du tribunal " et de "prendre les juges et la procureure pour des imbéciles" risquait de se retourner contre eux.
Dans le procès de ce que la présidente avait décrit comme "un supermarché de la drogue" à ciel ouvert, les 19 avocats de la défense avaient essayé de minimiser la participation de leurs clients respectifs. Plusieurs ont dénoncé des réquisitions " excessives ", "des peines hors de proportion ", dans un procès exceptionnel par le nombre de prévenus.
En octobre 2012, un vaste coup de filet mené par plusieurs dizaines de policiers, membres du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN) et des maîtres-chiens des douanes, avait permis la saisie de 77.000 euros en liquide, 1,7 kg d'héroïne, 700 grammes de produits de coupe, près d'un kilo de résine de cannabis, 30 grammes d'ecstasy et une quinzaine de scooters utilisés par les revendeurs, dans le quartier du Neuhof, au sud de la ville de Strasbourg.
Le réseau fonctionnait avec des rabatteurs et des vendeurs qui parcouraient le quartier à scooter, afin d'approvisionner les "50 à 100 toxicomanes locaux servis chaque jour", selon la sûreté publique de la ville.
Un système "de quarts" avait aussi été mis en place pour les revendeurs, permettant au réseau de fonctionner 24 heures sur 24.
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