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dimanche 13 avril 2014

Angers - Le détenu nie avoir frappé le surveillant

Ce qu'affirme le premier surveillant est contredit par le prisonnier. Les deux versions se sont confrontées, hier, au tribunal.

Une histoire de plaque chauffante à la maison d'arrêt d'Angers. Point de départ du différend entre un détenu de 28 ans et un premier surveillant. Le 13 février, l'agent dit avoir pris un coup-de-poing, ce que conteste le prisonnier. Ils s'expliquent ce jeudi devant le tribunal correctionnel d'Angers.

Il est 9 h. Le prévenu vient d'apprendre qu'il ne peut pas utiliser l'appareil à cause d'un problème de puissance électrique. Arrivé récemment de Nantes, où... il a été condamné pour avoir frappé et mordu des surveillants, il a cantiné pour se le payer.

L'interdiction l'agace. Avec un premier gardien, l'explication vire au dialogue de sourds. Le premier surveillant est appelé à la rescousse. Malgré une nouvelle explication, le détenu reste ferme. Il s'énerve. « Je l'ai poussé deux fois dans sa cellule, raconte l'encadrant pénitentiaire. La deuxième, il s'est retourné et m'a asséné un coup-de-poing. »

C'est là que les versions divergent. « Je n'ai jamais levé la main sur ce monsieur », martèle le prévenu. Personne n'a assisté à la scène. Tout juste des collègues du gardien l'ont vu faire un bond en arrière dans la coursive, perdre ses lunettes. « Le fait que je parle fort, il a dû paniquer », s'avance le détenu. Le premier surveillant assure avoir porté, pendant deux heures, une rougeur que ses collègues n'ont pas vue. Il n'a pas consulté un médecin légiste.

Pas clair. Dans le brouillard, le tribunal a demandé un supplément d'information pour entendre d'autres témoins. Rien de bien probant. « À la maison d'arrêt, les lunettes volent toutes seules, ironise l'avocat du gardien, Me Paul Hugot. Être surveillant de prison, ce n'est pas être paillasson. » « Un métier difficile dans des conditions difficiles, un endroit insalubre », renchérit le procureur Alexandra Verron. Elle requiert 12 mois de prison dont six avec sursis, des soins contre l'impulsivité et la réparation du dommage. « Constat médical zéro, persifle Me Jean-Noël Bouillaud. Pourtant, c'est un professionnel de la justice. » Il demande la relaxe. Délibéré le 24 avril.

Ouest-france

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