Le quartier des mineurs de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, est le théâtre de "violences graves" qui mettent "en péril de manière très sérieuse l'intégrité corporelle" des jeunes détenus.
La maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone près de Montpellier
Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, tire la sonnette d'alarme. Et pour la 4e fois, il fait paraître ce mercredi des recommandations au Journal Officiel. A l'origine de cette procédure, une visite de deux contrôleurs sur place du 17 au 20 février 2014.
Quand les contrôleurs débarquent à Villeneuve-lès-Maguelone à la mi-février, le quartier des mineurs héberge vingt adolescents dont six sont incarcérés pour la première fois. Et tous sont dans des cellules individuelles. L'essentiel des violences constaté a lieu dans la cour de promenade. "Hormis un point d'eau" précise le rapport, elle ne dispose d'aucun équipement, ni sanitaire ni sportif. En un an, 24 cas de violence grave ont été recensés, un nombre en deçà de la réalité selon les contrôleurs.Des coups comme "rite de passage"
Un enfant leur raconte par exemple avoir "cassé le nez et salement amoché" un autre. Il est question de coups de poing et coups de pied au visage comme "rite de passage" à l'entrée en prison. Et la plupart de ces agressions échappent aux surveillants à cause des angles morts dans la cour qui est par ailleurs un lieu de trafics, "les enfants allant rechercher dans les zones neutres bordant la cour des projections d'objets destinées aux majeurs incarcérés".Une "sorte de résignation" aux violences
Autre grief, les procédures disciplinaires, trop lentes, "les délais de convocation devant la commission de discipline peuvent atteindre plusieurs mois". Les contrôleurs disent enfin avoir eu du mal à obtenir leurs informations comme si on avait voulu minimiser l'ampleur des violences. Ils critiquent aussi l'absence de réactions de certains responsables, et "une sorte de résignation aux formes d'agression constatées, tirée du motif que ces enfants sont de toute évidence portés à la violence et que rien d'utile ne peut être opposé à ce qui apparaît comme
Tout cela met donc "en péril de manière très sérieuse l'intégrité corporelle des mineurs incarcérés dans l'établissement".
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