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jeudi 12 juin 2014

Alsace - le coup de chaud des surveillants de prison

Vers 6 h 30 ce matin, des surveillants de prison syndiqués à l’Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire au niveau national (mais pas à Strasbourg) ont élevé deux barricades faites de pneus et de palettes, sur la route d’accès à la maison d’arrêt de l’Elsau à Strasbourg.
Les surveillants de prison manifestent à Strasbourg devant la prison de l'Elsau. Photo L'Alsace G.D-A.
 
Vers 7h, ils y ont mis le feu après avoir apposé des banderoles sur la façade de l’établissement où on pouvait lire, « Oui à un recrutement massif », « Taubira démission » et encore « Non aux articles 57 et 29 » ou demandant l’abrogation de l’article 57 de la loi pénitentiaire.

Une surveillante de prison qui tient à garder l’anonymat, pour ne pas se retrouver dans le collimateur de l’administration pénitentiaire explique : « On ne veut pas de l’arrêt des fouilles systématiques prévu dans l’article 57, ni de la possibilité pour des détenus de se regrouper en syndicat contenu dans l’article 29. Car avec ces deux articles, notre sécurité est beaucoup plus mise en jeu ».

Un autre surveillant approuve : « On est de plus en plus exposé aux armes à feu ou aux couteaux et les stupéfiants comme l’alcool entre en prison. » Il trouve aussi que les détenus « sont de plus en plus agressifs et irrespectueux » envers les surveillants mais aussi entre eux.

Mais l’article 29 de la loi pénitentiaire ne prévoit pas la création de syndicat de détenus. Il stipule que « sous réserve du maintien du bon ordre et de la sécurité de l'établissement, les personnes détenues sont consultées par l'administration pénitentiaire sur les activités qui leur sont proposées. »

De la même façon, l’article 57 ne supprime pas les fouilles mais les limite en indiquant : « Les fouilles doivent être justifiées par la présomption d'une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l'établissement. »

Quant aux fouilles intégrales, elles ne peuvent être faites « que si les fouilles par palpation ou l'utilisation des moyens de détection électronique sont insuffisantes. » Et seul un médecin extérieur à l’établissement et mandaté par la justice peut effectuer une fouille au corps.

Reste que les surveillants se sentent abandonnés par l’administration pénitentiaire, devant faire face à une surpopulation carcérale et à des détenus qui n’hésitent plus à les agresser. « Nous n’avons pour nous défendre que des clés et un sifflet », soupire l’un d’eux. Et un autre de lâcher : « La prison n’est que le reflet de la société extérieure ! ».

G.D-A

A Mulhouse aussi

 Depuis ce matin, 6h, des surveillants des maisons d'arrêt de Mulhouse et Colmar, et de la centrale d'Ensisheim ont installé manifestants ont installé un barrage pour bloquer les entrées et les sorties de la prison. Ce mouvement national, a l'initiative du syndicat Pénitentiaire UFAP-Unsa, est suivi à Mulhouse par ce syndicat mais aussi par la CGT et par le SNP FO.

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