Un jeune homme reconnu coupable d’avoir, à 17 ans, mortellement poignardé un adolescent de 14 ans, avant de brûler son corps dans un bois d’Étouvans (Doubs) en janvier 2012, a été condamné à 22 ans de prison vendredi à Besançon.
L’avocate générale, Thérèse Brunisso, avait requis devant la cour d’assises des mineurs une peine de 30 ans de réclusion criminelle, dont une peine de sûreté de 20 ans.
Mineur au moment des faits, l’accusé encourait une peine de 20 ans de prison, mais la cour a levé l’excuse de minorité qui pouvait s’appliquer à la sentence.
Agé de 19 ans aujourd’hui, l’accusé a reconnu avoir été sur les lieux du crime, mais au terme de cinq jours d’audience à huis clos, il continue de nier être l’auteur des faits.
Après avoir mis en cause deux autres personnes, l’accusé a finalement admis s’être rendu seul, en voiture, au rendez-vous qu’il avait fixé au jeune Maxime Roussel dans un bois.
D’après ses déclarations, il l’aurait ensuite quitté avant de revenir 10 minutes plus tard, mais il aurait alors découvert le corps de son ami en train de brûler. Il a reconnu avoir ensuite chargé la moto de l’adolescent dans sa voiture, avant de repartir sans prévenir personne.
Mais pour l’avocat des parents et de la petite soeur de la victime, Me Philippe Simoneau, «l’accusé est coupable des faits», les éléments de l’enquête «montrent à l’évidence que Maxime est tombé dans un piège».
«Il a regardé 33 sites internet sur comment commettre le crime parfait, c’est là qu’il a vu qu’il fallait frapper à la carotide, aller dans une forêt et mettre le feu au corps pour disséminer les cendres après», a rappelé l’avocat.
«Il a acheté un couteau, il a consulté des sites internet sur les motos HM comme celle de Maxime, faisant croire qu’il avait la même et il s’est constitué un alibi», poursuit-il, soulignant que l’accusé s’est rendu au rendez-vous avec un bidon d’essence et un briquet.
Le corps de Maxime Roussel a été découvert le 11 janvier 2012 sur un chemin forestier d’Étouvans (Doubs), petite commune du secteur de Montbéliard où il résidait. Il avait disparu la veille.
Cet adolescent sans histoires, passionné de mécanique, a reçu une vingtaine de coups d’arme blanche, dont sept au niveau de la tête et deux fatals à la carotide. Son corps a ensuite été aspergé d’essence et embrasé.
Sa moto a été découverte le jour même chez l’accusé.
«La peine est équitable et en l’état des choses, je ne pense pas qu’il soit raisonnable de faire appel», a indiqué Me Randall Schwerdorffer, l’un des avocats de l’accusé à l’issue du verdict.
«Nous n’avons pas de mobile valable, nous n’avons pas l’arme du crime», avait au contraire fait remarquer son autre avocat, Me Jean-Baptiste Euvrard, qui avait plaidé l’acquittement.
Selon lui, «lorsque vous voulez venir voler une moto HM, vous ne venez pas en voiture et si vous êtes si machiavélique que l’accusation le dit, vous ne prenez pas votre téléphone portable avec vous et vous effacez l’historique des sites internet que vous êtes allé voir».
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