Il y a quatorze ans, quand la surveillante a rejoint l’administration pénitentiaire, le travail était différent de ce qu’il est devenu. Du coup, celle qui malgré tout ne changerait pas de job a manifesté ce jeudi matin, aux côtés de ses collègues, histoire de dénoncer des conditions de plus en plus dures pour le personnel et plus favorables pour les détenus, à Maubeuge.
« Le fait de servir l’État et de réinsérer des personnes, même si ce n’est qu’un par an. » Voilà ce qui lui fait dire que si c’était à refaire, elle embrasserait une nouvelle fois la profession de surveillante de prison. Et cela, malgré les évolutions régulières du métier (lire ci-dessous). « Surveillant, tu l’es ou tu ne l’es pas », lâche-t-elle, sous le regard approbateur de ses collègues. Ils étaient une petite quarantaine à battre le pavé dès 6 heures ce jeudi, contre une soixantaine en mai. Interdit de grève, le personnel risque des sanctions pénales pour obstruction à la justice. Alors il est est contraint de dire son ras-le-bol sur ses jours de repos ou de congés, et la surveillante de nous parler sous conditions d’anonymat.
Au programme du blocage ce jeudi matin : distribution de tracts aux automobilistes, avant d’être repoussés par les CRS venus en nombre. Sept cars et un camion avaient fait le déplacement depuis Lambersart. « Une première », décrit Christophe Loyer, secrétaire local UFAP UNSA Justice. Les CRS ont fini par déloger le personnel de devant une entrée de l’établissement, permettant ainsi l’entrée des intervenants extérieurs (agents de nettoyage, infirmiers et médecin…), avant de tourner les talons, en direction de leur camion, sur le coup des 8 h 30.
La Voix du Nord
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