Les fonctionnaires de l'antenne briochine du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) ont décrété ce mardi une "Journée Spip mort".
Refus de répondre au téléphone, pas d'accueil physique (tous les rendez-vous de la journée annulés), pas d'entretien nouvel arrivant à la maison d'arrêt... Et une banderole explicite accrochée au bâtiment dans lequel ils travaillent, au 30, rue de Paris. S'ils n'ont pas le droit de grève, les fonctionnaires de l'antenne briochine du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) ont toutefois décrété ce mardi "Journée Spip mort". Un mouvement de grogne qui répond à l'appel national du principal syndicat de la profession, le SNEPAP (*) FSU, suite au vote par le Sénat, le 26 juin dernier, d'une série d'amendements permettant aux magistrats de confier l'évaluation des personnes condamnées à une mesure de contrainte pénale, et/ou le suivi de l'exécution de cette peine, au secteur associatif. L'article 712-1 du code de procédure pénale étant modifié, "toute personne habilitée" peut désormais se voir confier ces missions.
Partenariat mais pas concurrence
"Nous sommes convaincus de la nécessaire implication de la société civile dans le parcours d'exécution de peine d'une personne condamnée, dans un objectif de réinsertion et de prévention de la récidive, expliquent les fonctionnaires. Depuis plus de 50 ans, nous oeuvrons déjà aux côtés d'associations qui ont leurs expertises sur des champs propres. Mais la notion de partenariat ne soit pas se confondre avec celle de mise en concurrence." Et d'alerter sur le fait que confier le suivi intégral d'une mesure de probation à une association, revient à substituer, en matière d'exécution des peines, le secteur privé associatif au service public de la justice auxquels ils sont très attachés. "C'est un combat idéologique, une question d'éthique. Favoriser ce glissement, c'est remettre en cause les missions régaliennes de l'Etat, avec ce que ça comporte comme problèmes éventuels de neutralité et de conflits d'intérêts avec l'entrée de fonds privés; d’iniquité de traitement, aussi, suivant les territoires...".
11 personnes pour près de 1.000 personnes à suivre
Sans compter le problème de recrutement des personnels associatifs. "Qui va effectuer ses missions ? Seront-ils bien formés ?", se demandent-ils. Recrutés à bac+ 2, les fonctionnaires du Spip, eux, suivent deux ans de formation avant de pouvoir exercer. Ils gèrent à la fois du pré-sententiel (contrôle judiciaire) et du post-sententiel (travaux d'intérêt général, sursis avec mise à l'épreuve, suivi socio-judiciaire, bracelets électronique). L'équipe de l'antenne briochine est composé de 11 personnes (8 actuellement en raison de congés parentaux et maternité non remplacés). Au mois de juin, elles suivaient 806 personnes en milieu ouvert et 177 à la maison d'arrêt (soit plus d'un millier de mesures à faire respecter).
* Syndicat National de l'Ensemble des Personnels de l'Administration Pénitentiaire
Partenariat mais pas concurrence
"Nous sommes convaincus de la nécessaire implication de la société civile dans le parcours d'exécution de peine d'une personne condamnée, dans un objectif de réinsertion et de prévention de la récidive, expliquent les fonctionnaires. Depuis plus de 50 ans, nous oeuvrons déjà aux côtés d'associations qui ont leurs expertises sur des champs propres. Mais la notion de partenariat ne soit pas se confondre avec celle de mise en concurrence." Et d'alerter sur le fait que confier le suivi intégral d'une mesure de probation à une association, revient à substituer, en matière d'exécution des peines, le secteur privé associatif au service public de la justice auxquels ils sont très attachés. "C'est un combat idéologique, une question d'éthique. Favoriser ce glissement, c'est remettre en cause les missions régaliennes de l'Etat, avec ce que ça comporte comme problèmes éventuels de neutralité et de conflits d'intérêts avec l'entrée de fonds privés; d’iniquité de traitement, aussi, suivant les territoires...".
11 personnes pour près de 1.000 personnes à suivre
Sans compter le problème de recrutement des personnels associatifs. "Qui va effectuer ses missions ? Seront-ils bien formés ?", se demandent-ils. Recrutés à bac+ 2, les fonctionnaires du Spip, eux, suivent deux ans de formation avant de pouvoir exercer. Ils gèrent à la fois du pré-sententiel (contrôle judiciaire) et du post-sententiel (travaux d'intérêt général, sursis avec mise à l'épreuve, suivi socio-judiciaire, bracelets électronique). L'équipe de l'antenne briochine est composé de 11 personnes (8 actuellement en raison de congés parentaux et maternité non remplacés). Au mois de juin, elles suivaient 806 personnes en milieu ouvert et 177 à la maison d'arrêt (soit plus d'un millier de mesures à faire respecter).
* Syndicat National de l'Ensemble des Personnels de l'Administration Pénitentiaire
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