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mercredi 27 août 2014

Colmar - Un détenu abattu par un gendarme sur l’A35 pendant son transfert

Un détenu de 23 ans a été abattu par un gendarme au cours d’un transfert pénitentiaire, hier vers 13 h 30 sur l’A35 au niveau de Colmar. Les circonstances du drame restent à éclaircir.
Une voie de circulation a été neutralisée pour faciliter le travail des enquêteurs.  Photos Thierry Gachon

Ce qui n’était au départ qu’un simple transfert pénitentiaire de la prison de l’Elsau, à Strasbourg, vers le tribunal de grande instance de Colmar a tourné au drame, hier sur le contournement autoroutier de Colmar, dans le sens nord-sud, à environ un kilomètre après l’échangeur du Ladhof.

« Peut-être un début de bagarre »

Hocine Bouras, un détenu âgé de 23 ans, devait être entendu par un juge d’instruction dans le cadre du double braquage du Quick de Colmar, les 22 et 24 mai derniers (lire ci-contre). Selon les premiers éléments livrés sur les lieux du drame par le procureur de la République Bernard Lebeau, le détenu se trouvait à l’arrière du véhicule, escorté par une gendarme sous-officier. Un gendarme adjoint volontaire conduisait le véhicule de transfert, pas un fourgon mais une banale Clio de gendarmerie.

Toujours selon le procureur, qui évoque des circonstances encore floues, « il semblerait que le détenu se soit échauffé et énervé » lors du transfert et que la gendarme sous-officier en charge de sa surveillance ait eu des difficultés à maîtriser la situation qui « s’envenimait ». Le gendarme adjoint volontaire décide alors d’arrêter le véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A35, « pour prêter main-forte à sa collègue ».

Il y aurait ensuite eu « peut-être un début de bagarre » durant laquelle, et dans des circonstances qui restent encore à éclaircir, le gendarme adjoint volontaire a sorti son arme et tiré sur le détenu. La balle a atteint ce dernier au niveau de la pommette. Le détenu serait alors mort sur le coup.

Le procureur de la République a sollicité une enquête auprès de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale, basée à Paris. Celle-ci devra déterminer les circonstances précises du drame, et notamment si le gendarme adjoint a agi en état de légitime défense. Pour le procureur, il est encore trop tôt pour dire si le détenu a tenté de s’évader et/ou de s’emparer de l’arme d’un des gendarmes.

« A priori pas un transfert à risque »

Toujours est-il qu’il ne s’agissait « a priori pas d’un transfert à risque ». Le détenu, dont les antécédents en matière de délinquance étaient jusqu’alors « assez peu importants » , était menotté de « façon classique », explique le procureur. Comprendre les poignets devant et non dans le dos, une méthode « moins sécuritaire mais plus humaine », précise Bernard Lebeau.

Les deux gendarmes n’ont pas été blessés au cours des événements, mais le gendarme à l’origine du coup de feu se trouvait en état de choc. Il a été pris en charge par les pompiers dans un fourgon, prostré et en larmes.

Pour faciliter le travail des enquêteurs et des secours déployés sur place, la Direction des routes a neutralisé la voie de droite, ce qui a engendré un bouchon d’environ six kilomètres en amont du lieu du drame, jusqu’à l’échangeur du Rosenkranz.
L'Alsace

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