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vendredi 29 août 2014

Saint-Martin-de-Ré - la garde des Sceaux Christiane Taubira visite la maison centrale

Au cours de la matinée de vendredi, la ministre de Justice a plaidé en faveur de l'amélioration des conditions de travail des personnels de l'administration pénitentiaire
"L'amélioration des conditions de détention a pour conséquence l'amélioration des conditions de travail des personnels". Cette approche n'est pas nouvelle dans la bouche de Christiane Taubira (PRG) à propos de l'univers carcéral. Mais la ministre de la justice l'a réaffirmée, ce vendredi, lors de sa visite approfondie de la Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré. Elle a pu s'entretenir avec des membres du personnel dont ceux en charge du suivi sanitaire et de la réinsertion et aussi avec quelques prisonniers.  Ce déplacement avait été programmé avant la démission du gouvernement. Christiane Taubira est aussi présente à l'université d'été du PS et du MJS, à La Rochelle.

L'établissement pénitentiaire, dont la garde des Sceaux n'avait jamais franchi les portes, fort d'une capacité de 460 places réparties entre ses deux sites distincts de la Caserne et de la Citadelle, accueille 390 prisonniers, essentiellement des longues peines, et 160 surveillants pour un effectif, tous personnels confondus, de près de 200 personnes.

A leur endroit, la ministre soulignait que sa visite avait aussi été organisée au regard d'incidents dramatiques survenus cet été "avec l'émotion qui avait alors saisi le personnel". Il s'agissait en particulier du suicide d'un surveillant survenu le 13 juillet.

Insistant sur son sens de l'écoute et de la prise en compte des organisations syndicales (rencontrées lors de la visite), Christiane Taubira  a mis en avant son plan de sécurisation des locaux (en cours et doté de 33 millions d'euros) ainsi qu'un plan d'amélioration des conditions d'exercice des personnels de surveillance.

La ministre a insisté aussi sur le fait qu'elle était parvenue à débloquer 536 postes sur le plan national "inscrits sur les deux dernières lois de finances mais pas créés". Des postes qui entreront en vigueur sur les années à venir, sachant que 200 agents entreront en formation en septembre 2014. Côté effectif, elle indiquait que la Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré connaissait "un sous-effectif un peu chronique et pénalisant."

Des cellules de six mètres carrés

Le directeur de la Maison centrale, Alain Cheminet, entouré de personnalités politiques (élus locaux, députés), de l'administration pénitentiaire et de la Justice, avait auparavant fait une présentation, avec son incontournable volet historique, de l'établissement. Une Maison centrale qui bénéficie d'un plan de rénovation, plan indispensable tant pour la sécurité que la conditions de détention. S'il n' a pas de surpopulation, il a été rappelé que les cellules sont de 6 mètres carrés. Ce qui est insuffisant.

Il a précisé que 20% des prisonniers étaient des étrangers. 48% de la population sont des auteurs d'infractions à caractère sexuel (AICS). Plus tard, le directeur a indiqué à la ministre que 30% de la population carcérale avait des traitement psychiatrique. Il est aussi connu que le délai d'attente pour ce type de prisonniers est conséquent. "Ce problème [de la psychiatrie et de la prison] n'a pas été suffisamment pris en compte", a constaté la ministre.

Christiane Taubira a aussi insisté sur le fait que l'univers carcéral, en tant qu'institution républicaine, devait être encore plus transparent. Elle souhaite ainsi que les parlementaires effectuant des visites impromptues en prison puissent être accompagnés de journalistes.

Sud Ouest

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