Pages

lundi 8 septembre 2014

Meuse - Le procès d'une rixe mortelle dans une prison s’ouvre aux assises de Nancy

Le combat opposé Manolo Braudel, de « la bande des gitans » à Jessy Petit, des « types de Besançon » au centre de détention de Saint-Mihiel. Le premier était mort sous les coups…
Un gardien dans un couloir de la prison de la Santé le 25 juillet 2014 à Paris
Le procès des auteurs d’une rixe mortelle en 2010 au centre de détention deSaint-Mihiel (Meuse), au cours de laquelle un détenu en avait tué un autre à mains nues, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle.

Six détenus accusés de s’être abstenus d’agir

Deux détenus, âgés de 26 et 41 ans, comparaissent dans le box, accusés pour le premier d’avoir tué à mains nues un prisonnier d’une bande rivale en 2010, et pour le second d’avoir organisé cette rixe mortelle.
Six autres détenus sont accusés de s’être volontairement abstenus d’agir lors de la bagarre, qui s’était déroulé le 7 août 2010 à l’issue d’une promenade, dans un escalier de la prison à l’abri des caméras de surveillance et des regards des personnels pénitentiaires. L’un d’entre eux, qui comparaissait libre, ne s’est pas présenté à l’audience et sera jugé par défaut.
Jessy Petit, qui a asséné les coups mais qui affirme qu’il n’avait pas l’intention de tuer, encourt une peine de 20 années de réclusion criminelle. L’organisateur présumé du règlement de comptes, Michel Bar, en récidive légale, encourt la perpétuité à l’issue du procès qui doit durer une dizaine de jours.

Tension exacerbée entre deux bandes

Selon l’accusation, la rivalité entre la «bande des gitans» du troisième étage du centre de détention, dont Michel Bar était le meneur, et celle des «types de Besançon» du rez-de-chaussée, avait été exacerbée le jour du drame, lorsqu’une barquette de nourriture avait été lancée par les premiers chez les seconds.
Cet incident avait conduit Michel Bar, incarcéré pour meurtre, à proposer un combat entre l’un des siens, Manolo Braudel, 22 ans, et Jessy Petit, de la bande rivale. Mais le premier a succombé aux coups de son ennemi, les médecins légistes ayant relevé «de nombreux traumatismes crâniens» consécutifs à des coups de pieds assénés au visage.
«Il s’agissait d’un règlement de comptes sous forme de guet-apens» organisé par Michel Bar, avait ensuite expliqué Jessy Petit, qui a toujours reconnu les coups. Michel Bar, en revanche, a constamment réfuté avoir été à l’initiative de l’organisation de la bagarre, bien que plusieurs codétenus l’aient décrit comme «le chef» qui a donné les instructions avant et pendant le drame.
Au terme de plus de trois ans d’enquête, les magistrats ont décidé de le renvoyer pour complicité avec préméditation, tout en excluant toute responsabilité de l’institution pénitentiaire.

«Une mise en lumière des gros problèmes qu’on trouve en détention»

«Ce procès va être une mise en lumière des gros problèmes qu’on peut trouver en détention, où l’on laisse se créer des clans entre détenus, et donc une insécurité permanente», a estimé l’avocat de Michel Bar, Me Frédéric Berna. «A quel niveau l’administration pénitentiaire ne pourrait-elle pas avoir les moyens de prévenir cette forme d’incidents?» a-t-il interrogé, alors que le procès, jugé sensible, a été dépaysé de Bar-le-Duc à Nancy pour des raisons de sécurité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire