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mardi 2 septembre 2014

Trafics en prison : les détenus de plus en plus lourdement sanctionnés ?

Les trafics en tout genre, à commencer par ceux de stupéfiants et de portables, ne cessent de se multiplier. La Chancellerie n'entend pas pour autant autoriser le rétablissement des fouilles, réclamé par les syndicats de surveillants.
 
La pression est à son comble à la prison des Baumettes, à Marseille. Selon une information révélée par Europe 1, des armes blanches y circulent désormais en grand nombre. Il manquerait près de 60 surveillants, selon les syndicats. Les trafics en tout genre -en constante augmentation- sont en effet le principal fléau en prison, selon les chiffres de l'administration pénitentiaire.

Le chiffre global des sanctions appliquées en 2013 apparaît en baisse (54.299 sanctions appliquées au sein des 191 établissements pénitentiaires contre 58.000 en 2011), mais cette diminution est un peu en trompe l'œil. Si l'on entre dans le détail, cette baisse tient à deux facteurs: ce sont toujours les mêmes détenus qui commettent plusieurs délits. Ils ne sont sanctionnés qu'une seule fois pour la totalité d'entre eux. En revanche, selon l'administration pénitentiaire, les agressions entre détenus et sur agents ont véritablement diminué passant respectivement de 8861 en 2012 à 8560 en 2013 et de 4403 en 2012 à 4192 en 2013.

Les syndicats veulent un rétablissement des fouilles

Les sanctions de premier degré, -c'est-à-dire les plus lourdes- sont elles en augmentation importante. Elles sont passées de 26.154 en 2012 à 30.893 en 2013. Cela traduit la recrudescence d'autant plus importante des trafics, à commencer par ceux de stupéfiants et de portables.

C'est à ce titre d'ailleurs que les syndicats pénitentiaires ne cessent de plaider pour le rétablissement des fouilles supprimées par la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Malgré les chiffres cependant, la Chancellerie ne souhaite pas revenir sur cette disposition tant que le bilan de son plan de sécurisation décidé pour trois ans et mis en en place en 2013 ne pourra être tiré. D'ici à la fin de l'année, 282 portiques à masse métallique devraient être installés, 145 l'ont déjà été en 2013, et 137 sont censés l'être en 2014. De même, la chancellerie rappelle que déjà 20 portiques onde millimétrique sont présents dans les prisons françaises et que ces dernières ont déjà dépensé 12 millions d'euros -soit près de la moitié du budget du plan de sécurisation- pour installer filets et glacis au-dessus des cours de prison afin d'éviter les projections.

Un effort que le personnel pénitentiaire jugent souvent inutile et coûteux, dans la mesure où les détenus n'ont de cesse de les détériorer pour récupérer les objets en tout genre qui leur sont envoyés depuis l'extérieur des prisons.
Le Figaro

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