Effet Taubira ou pas, il y a moins de gens en prison. Les chiffres de l'Administration pénitentiaire sont là pour témoigner que si cette baisse n'est pas vertigineuse, elle s'accélère.
Au 1er janvier 2015, 66.270 personnes étaient incarcérées, contre 67.105 en décembre dernier. Soit une baisse de 1,2 %, en apparence modeste, si ce n'est qu'elle atteint, sur un mois, la moyenne de toute l'année 2014. En effet, sur les douze derniers mois, la baisse est identique avec, au 1er janvier 2014, 67 075 détenus.
Fait non négligeable, selon Pierre-Victor Tournier, spécialiste de la statistique pénitentiaire, la surpopulation carcérale a baissé de 5,6 % en un an. «Une réduction significative» mais qui laisse aussi entrevoir qu'il y a toujours un peu plus de 20 % de places qui manquent en prison. Chaque soir, ce sont encore 1 000 détenus qui dorment sur un matelas à terre.
L'administration pénitentiaire reste, quant à elle, complètement muette sur l'analyse de ses propres chiffres. «Il faudrait étudier si cette baisse correspond à moins d'entrées ou à plus de sorties», souligne-t-on en son sein, sans pouvoir trancher.
Une chose est sûre, le nombre de prévenus incarcérés en maison d'arrêt a également baissé. Ces derniers, qui représentaient 26,1 % des personnes en prison au 1er décembre 2014, étaient 25 % un mois plus tard, soit 16 549 individus en tout.
De quoi laisser penser que les parquets ont désormais la main moins lourde que par le passé en matière d'incarcération. Et qu'ils auront été attentifs à la question de la surpopulation carcérale, comme le leur a demandé Christiane Taubira dès son arrivée à la Chancellerie en 2012. De la même manière, nombre d'observateurs posent l'hypothèse que les magistrats organisent la gestion des flux pénitentiaires en retardant l'exécution des décisions de justice, notamment en matière de courtes peines. Aujourd'hui, 90.000 peines ne sont pas exécutées en France.
Aujourd'hui, 90.000 peines ne sont pas exécutées en France.
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