Deux détenus auteur d’une mutinerie en octobre ont été jugés hier. Au cœur des débats : l’administration pénitentiaire et l’état des prisons en France.
Tribunal correctionnel de Châteauroux
Ils avaient déposé plusieurs demandes de transfèrement, écrit au procureur et au ministre, en vain. Leur ultime recours : organiser une mutinerie. C'est en décrivant leur acte comme celui du désespoir que les deux hommes ont motivé leur action, hier.
En ce 24 octobre 2014, alors qu'ils sont dans la salle d'activités du quartier d'isolement de la Maison centrale de Saint-Maur, ils demandent à passer un appel téléphonique. Ils saisissent alors le pied arraché d'une table à l'extrémité acérée et le placent sous le cou de l'un des surveillants arrivés pour accéder à leur demande, essayant de saisir ses clés. N'y parvenant pas, ils les relâchent. « On n'en a pas après vous », clament-ils alors. Les fonctionnaires s'échappent. Les deux hommes forcent les portes de six cellules, libérant d'autres détenus. Une barricade est érigée, faite de livres, de tables et de réfrigérateurs. Un début d'incendie se déclare. Les unités spécialisées interviennent.
Comment l'instigateur de cette mutinerie en est-il arrivé à cette extrémité alors qu'il devait être libéré deux mois plus tard ? « C'est la question que je veux qu'on se pose, lance-t-il au tribunal. Plusieurs éléments ont fait que j'ai pété les plombs. Ils m'ont interdit d'appeler ma mère qui était hospitalisée pendant deux mois. Si j'étais resté là-bas, je serais devenu fou. » L'homme affirme que des surveillants lui auraient même conseillé d'agir ainsi, si possible pendant leur mouvement de grève pour dénoncer des manques d'effectifs. « Je voulais que ce soit suffisamment grave pour partir, mais pas trop. J'ai peut-être effrayé les gens mais je ne voulais faire de mal à personne. »
Violences psychologiques
Avant ces incidents, son comportement en détention avait été qualifié d'exemplaire, portant même secours à un surveillant agressé par un autre détenu...
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