Ouvert jusqu'au 3 mars, un grand concours de recrutement est lancé par l'Etat. Le but: embaucher 2.000 gardiens de prisons en 2015. Le slogan: «Oubliez les clichés.» Vraiment? La parole est aux surveillants de prison.
Ces mercredi et jeudi, découvrez les témoignages de plusieurs d'entre eux sur 20 Minutes et sur Twitter avec le hashtag #parolesdematons.
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«Une ambiance de merde.» Inutile de compter sur Julia pour faire l'apologie de la supposée grande famille des surveillants pénitentiaires. Si son métier en prison n'enchante pas Julia, ce n'est pas à cause des détenus mais plutôt la conséquence des rapports plus que tendus avec ses collègues. Si l'école les forme à une réalité bien différente de celle des maisons d'arrêts, un seul enseignement s'est avéré juste pour cette femme de 44 ans: «Nous méfier davantage de nos collègues que des détenus.»
«Beaucoup oublient que ça peut nous arriver aussi»
Julia décrit un lieu à l'atmosphère délétère. Où lorsqu'elle refuse d'appeler les détenus par leur nom de famille, mais préfère un «madame», «comme n’importe quelle personne humaine», elle est vivement questionnée puis mise à l'écart par ses collègues: «Qu'est-ce que ça a pu les énerver!» s'emporte-t-elle, résignée. «J'en arrivais à penser qu'en cas de problème, je serais plus défendue par les détenus que par mes consœurs.» Passée par trois maisons d'arrêt, dont une de femmes, Julia peste: «Beaucoup oublient que ça peut nous arriver aussi. On peut facilement basculer de l'autre côté de la porte.»«Seule à gérer un étage de 120 détenus»
Surveillante depuis trois ans, Julia assure que les conditions de travail ne poussent pas au dialogue. «On n'a pas le temps», résume Julia, lapidaire. Dès son premier stage, elle avait hésité à rendre son tablier.
Foudroyée par «le choc carcéral», elle découvrait alors un quotidien où un surveillant se retrouve souvent «seul à gérer un étage de 120 détenus»...
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