Quelque 27.524 téléphones portables ou accessoires principaux de téléphonie (puces) ont été saisis en détention en 2014, a indiqué lundi la directrice de l'administration pénitentiaire, Isabelle Gorce, soit près du triple du volume saisi en 2010.
"C'est effectivement un véritable fléau", a reconnu Mme Gorce, lors de son audition par la commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes, à l'Assemblée nationale.
Le nombre de téléphones portables saisis est en très forte augmentation. Il a atteint 10.990 en 2010 et 20.532 en 2012.
"Beaucoup de téléphones portables sont extrêmement miniaturisés et peuvent rentrer de façon très très facile", a expliqué la directrice de l'administration pénitentiaire.
"Si on parle de 27.000 portables saisis, on parle de 50.000 (téléphones portables au total en prison), 80.000, voire au-delà", a vivement réagi le député UDI Meyer Habib, lors de l'audition.
Beaucoup de téléphones portables de petite taille ne sont pas détectables par un portique à masse métallique (le plus courant), a précisé Mme Gorce.
"On ne ménage pas nos efforts pour éradiquer ce trafic de téléphones portables au sein des établissements pénitentiaires", a assuré la directrice de l'administration pénitentiaire.
"Nous pensons qu'aujourd'hui, la meilleure solution, c'est le brouillage, parce que cela permet d'empêcher l'utilisation", a indiqué Mme Gorce, précisant que 628 brouilleurs étaient actuellement installés dans les établissements français.
Le modèle utilisé aujourd'hui n'est pas "extrêmement efficace", a-t-elle observé. Ces appareils ne permettent ainsi pas de brouiller le nouveau réseau 4G et ont l'inconvénient de perturber parfois le réseau de communication entre surveillants.
Pour y remédier, l'administration pénitentiaire teste actuellement un nouveau modèle conçu par le groupe de haute technologie Thales et adapté à l'univers carcéral dans deux établissements franciliens.
Il permet notamment de brouiller les communications dans des "zones beaucoup plus restreintes", a expliqué Bruno Clément-Petremann, responsable du renseignement pénitentiaire, qui était également auditionné.
AFP
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