Dans son rapport annuel, rendu public ce mercredi , la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan enfonce le clou. Comme l’avait fait son prédécesseur Jean-Marie Delarue, en 2011, elle demande à ce que les détenus aient un accès (contrôlé) à Internet, dans des salles communes et surveillées.
« Aujourd’hui, Internet est entré dans la vie de l’individu au point de devenir un outil indispensable pour favoriser l’accès aux organismes de droit commun, pour l’accès aux études supérieures, pour rester au contact des évolutions technologiques que connaît la société, etc.
Il représente, par conséquent, un outil précieux de réinsertion et d’autonomisation qui n’est pas inconciliable avec des impératifs de sécurité, comme le démontre cette expérimentation actuellement en cours dans une maison d’arrêt de la région parisienne visant à équiper certaines cellules individuelles d’un accès sécurisé à Internet. »
« Comme dans certaines prisons américaines »
Nous le rappelions dans un long article en janvier : l’accès « légal » à Internet en prison reste à ce jour extrêmement limité, tandis que les téléphones portables (pourtant interdits) des détenus leur permettent de plus en plus de naviguer sans entraves. La réponse du ministère de la Justice vise plutôt à brouiller les téléphones portables des détenus qu’à développer leurs possibilités de surfer.
Selon la contrôleuse des prisons, la situation actuelle « pénalise l’accès effectif à l’enseignement, notamment à l’enseignement supérieur ». Adeline Hazan estime que la France devrait s’inspirer des expériences conduites ailleurs :
« Comme dans certaines prisons américaines, les personnes détenues devraient pouvoir envoyer et recevoir des courriers électroniques en utilisant des ordinateurs mis à leur disposition au même titre que les postes téléphoniques et avec un système de contrôle comparable à celui du courrier. »
En dehors des établissements pénitentiaires, elle réclame une « mise à disposition » d’Internet et d’un service de messagerie dans tous les lieux de privation de liberté « dans lesquels la durée de séjour excède quatre jours » :
- établissements hospitaliers de santé mentale ;
- centres de rétention administrative (CRA) ;
- zones d’attente ;
- « selon des modalités particulières », centres éducatifs fermés (pour les mineurs).
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