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jeudi 19 mars 2015

Nancy - les basketteurs du SLUC en prison

Les basketteurs du SLUC sont allés à la rencontre des détenus du centre pénitentiaire de Nancy.
Florent Piétrus et ses copains du SLUC ont été à la hauteur face aux prisonniers. Photo Frédéric MARVAUX
 
Plusieurs dizaines de prisonniers s’agglutinent contre les grilles de la cour de promenade. Ils hurlent des mots incompréhensibles. Il y a de la rage et de la frustration. Il a aussi, sans doute, de la joie. Car, en face d’eux, à une vingtaine de mètres, de l’autre côté des grilles, les joueurs de l’équipe du SLUC débarquent dans le centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville. Tee-shirts blancs, jeans ou pantalons de survêt, les basketteurs avancent tranquillement. Démarche nonchalante. Cool. Ils font des saluts de la main aux prisonniers qui les interpellent depuis la cour de promenade.

Le contraste est saisissant. Deux mondes aux antipodes se sont côtoyés l’espace d’un peu plus d’une heure, hier après-midi. Ceux qui ont tout gagné, à commencer par la gloire sportive. Face à ceux qui ont tout perdu, y compris leur liberté.

Le point commun entre ces deux univers : un ballon de basket. Les joueurs du SLUC sont en effet en prison pour assister à un tournoi entre détenus. Lorsqu’ils font leur entrée dans le gymnase où la compétition se déroule, c’est un silence respectueux qui les accueille.

Les prisonniers arrêtent de jouer. Bluffés de se retrouver aussi près de sportifs de haut de niveau. « Bon, j’aurais été plus impressionné si cela avait été le PSG. Car je suis plutôt football. Mais les joueurs du SLUC sont quand même vraiment grands et baraqués », témoigne Paulo, 18 ans et condamné à quelques mois de prison pour une affaire de violence.

Pour lui, le sport en prison est synonyme d’évasion. Et hier il a été servi. Même si ce n’était pas du foot. « Cela fait vraiment plaisir que toute l’équipe de basket soit venue », souligne-t-il. Pour être exact, il en manque un : l’Ukrainien Sergii Gladyr qui souffre d’un doigt cassé. Les onze autres joueurs ont fait le déplacement en prison. « Aucun n’a essayé de se défiler. Ce qui n’est pas toujours le cas lors des manifestations extra-sportives », précise Quentin Lozzia, responsable communication du SLUC.

« Nous ne sommes pas là pour juger »

L’un des basketteurs, le jeune Bandja Sy, a même insisté pour venir alors qu’il aurait pu être dispensé car il se remet d’une opération de l’épaule. « J’ai voulu être là car je sais que c’est dur d’être en prison. Je connais des gens qui y sont allés », confie-t-il.


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