Il habite dans une pièce de 12 m2, avec ses deux enfants de 9 et 10 ans. Les toilettes et les douches sont sur le palier. Des conditions d'hébergement guère plus reluisantes sur le papier que celles des détenus qu'il gère au quotidien à Fleury-Mérogis.
Dans cette petite chambre du foyer d'hébergement temporaire réservé habituellement aux employés de la prison habitant en province, David Dulondel, délégué syndical CGT et surveillant de la prison (située à 300 m de son logement), a installé un four à micro-onde et un petit réchaud.
La nuit, ses enfants dorment à deux dans le lit une place. Lui est allongé sur le sol avec une simple couverture. Le jour, lorsque cet employé de l'administration pénitentiaire se recroqueville dans le coin du lit, ses enfants parviennent à jouer à la console sur la grande télé, seul vestige d'une vie « normale ».
Depuis le mois d'août, cet homme de 37 ans a demandé à la préfecture, au conseil général, à la ville et à l'administration pénitentiaire un logement d'urgence. En vain. « Je suis désemparé, ce ne sont pas des conditions de vie pour mes enfants », soupire-t-il.
Aujourd'hui, le surveillant passe devant le juge des enfants d'Evry pour valider la garde de ses deux enfants qu'il a récupérés en 2014 à la demande de leur mère et des juges de Toulouse, à la suite d'un problème judiciaire concernant son ex-femme, dont il est séparé depuis 2011 et qui vit dans le sud.
Ses ennuis ont débuté lorsqu'il s'est séparé de sa femme. « Elle a effectué toutes les démarches pour obtenir nos aides au logement et demander la séparation fiscale. Je me suis retrouvé à payer seul le F 3, qui coûtait 1 700 € au lieu de 480 €, et tous les crédits, se rappelle celui qui gagne 1 600 € par mois. J'avais des impayés et une dette de 50 000 €. »
Il est donc relogé à 165 € par mois dans le foyer des surveillants. Et épure ses comptes. « Je dois moins de 4 000 € aujourd'hui, les loyers de l'époque que je suis en train de rembourser », plaide-t-il. Durant l'été 2014, il récupère ses enfants en urgence. « J'ai immédiatement alerté les services sociaux », rapporte-t-il.
« Les deux logements d'urgence de la ville de Fleury sont déjà pourvus, soupire David Derrouet, le maire DVG. Et nous n'aurons la livraison de nouveaux logements qu'en juillet. Mais cet homme doit être relogé au plus vite. C'est scandaleux car l'Etat a des logements vides. Au moins une dizaine sur la commune. Et ils ont l'obligation de lui offrir des conditions de vie décentes. S'il le faut, je demanderai la réquisition de ces appartements libres. »
Contactée, l'administration pénitentiaire a refusé de répondre.
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