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jeudi 2 avril 2015

Les surveillants pénitentiaires se suicident plus que le reste de la population

Les surveillants pénitentiaires masculins sont plus sujets à avoir recours au suicide que le reste de la population, selon les conclusions d'une vaste étude de l'InVS rendue publique mercredi.

Les surveillants pénitentiaires se suicident plus que le reste de la population
 
L'étude réalisée par l'Institut de veille sanitaire (InVS) conclut qu'il y a 21% de suicides en plus chez les surveillants pénitentiaires masculins, par rapport au reste de la population. 
 
Cette enquête est la première jamais réalisée sur la mortalité des agents pénitentiaires. Elle a porté sur plus de 43.000 personnes dont 32.000 hommes et 11.000 femmes ayant travaillé dans l'administration pénitentiaire au moins pendant un an entre 1990 et 2008.

Mais alors que l'étude ne montre pas de surmortalité générale par rapport à la population générale, les chercheurs ont découvert "un excès de suicides statistiquement significatif de 21%" chez les hommes, soit 184 décès observés contre 152 attendus (en appliquant à ce groupe le taux de suicide de la population générale).

Les surveillants sont les plus touchés

Les plus touchés étaient les surveillants (166 décès observés pour 136 attendus) devant les agents techniques, beaucoup moins nombreux proportionnellement (avec 10 décès observés pour 4 attendus). Tout en soulignant que l'excès de suicides n'a probablement pas "une origine unique", les chercheurs notent que les surveillants :
sont exposés à des contraintes psychosociales reconnues délétères pour la santé psychique et pouvant constituer un élément déclencheur des conduites suicidaires.
Chez les femmes en revanche, le taux de suicide était similaire à ceux de la population générale (12 décès pour 13 attendus), y compris dans la filière surveillance.

Dépressions plus fréquentes et accès facilité aux armes à feu

Dans leur étude, les chercheurs de l'InVS relèvent que "l'excès de suicide chez les surveillants pénitentiaires est cohérent" avec des études déjà menées tant en France qu'à l'étranger. Ils rappellent qu'une étude avait déjà montré en 1996 que les agents de l'administration pénitentiaire souffraient plus fréquemment de dépressions ou de troubles de l'anxiété qui sont des "facteurs de risque de suicide".
Les agents de l'administration pénitentiaire disposent également d'un accès plus facile aux armes à feu qui peut faciliter le passage à l'acte suicidaire, ajoutent-ils. Dans une réaction transmise à l'AFP, l'Administration pénitentiaire a tenu à rappeler que les surveillants pénitentiaires n'avaient pas accès à des armes à feu au quotidien, sauf dans les miradors.

Plan de lutte contre le suicide au sein de l'Administration pénitentiaire   

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