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jeudi 14 mai 2015

Le feu couve chez les surveillants de la prison de Laon

La suppression des heures supplémentaires le week-end et les jours fériés ne passe pas au centre pénitentiaire de Laon. La colère enfle.
Les agents dénoncent la suppression des heures supplémentaires.Y.K.

Ils le craignaient, et c’est arrivé. Le 8 mai, à l’appel de 7 heures, « les collègues se sont présentés à deux comme convenu devant la porte de la cellule. Dès que ça a été ouvert, le détenu a sauté à la gorge du surveillant. Il avait peut-être un poinçon en main parce que notre collègue a été touché à l’épaule. » C’est Didier Altmann, délégué Unsa, qui résume l’agression de vendredi et c’est lui qui précise : « On manifeste tous ensemble. Marre des agressions ! C’est d’abord une grogne de surveillants. »
Quatre jours après l’attaque dont l’un des agents a été victime, et à la veille d’un comité technique qui s’annonçait tendu entre la direction et les syndicats, les personnels de la pénitentiaire ont signalé, une nouvelle fois à leur hiérarchie, qu’il devenait dangereux de travailler dans des conditions dégradées.
Deux points, dans le raisonnement des agents. D’abord, une communication fastidieuse avec la direction, M. Lacombe, le directeur en titre et son adjoint M. Guinguené. Et, par voie de conséquence, avec leur tutelle ministérielle. Rodolphe Becker (Force ouvrière) signale : « Le détenu concerné a environ 25 ans. Il a été transféré chez nous en mars pour raisons disciplinaires. Il est auteur de faits de violence. Il ne s’est pas fait remarquer au début mais, en mai, on a commencé à avoir des difficultés avec lui. Cela, nous l’avons fait remonter par écrit. La seule réponse qu’on nous a donnée, ça a été : Allez ouvrir la porte à deux ! »
 
À cette difficulté, les surveillants en ajoutent une autre, davantage portée par les représentants syndicaux. Elle concerne les effectifs et les heures supplémentaires. « Par exemple, le personnel d’un bâtiment, le B1, n’a plus le droit d’effectuer d’heures supplémentaires le week-end et les jours fériés. Concrètement, cela veut dire que de quatre agents, on est passé à trois pour surveiller 120 détenus. Tout cela alors que les week-ends et les jours fériés, il n’y a pas d’ateliers, pas d’activités annexes. Tout repose donc sur les trois collègues du matin, les trois de l’après-midi et les trois du soir, pour surveiller la population pénale. »
 
Cette situation, dénoncée par la majorité des 126 agents de la prison de Laon...

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