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jeudi 21 mai 2015

Le "maton véreux" de Montmédy condamné à 30 mois de prison»

Le surveillant, 50 ans a été condamné ce mercredi par le tribunal de Verdun à 30 mois de prison. Il s’adonnait à un trafic au sein du centre de détention de Montmédy.
 
Le gardien de prison travaillait au centre de détention depuis 1998.   Photo Franck LALLEMAND 
Le gardien de prison travaillait au centre de détention depuis 1998.
 
Il a fêté ses 50 ans dans le box des prévenus, ce mercredi. Georges Piecq, surveillant pénitentiaire au centre de détention de Montmédy depuis 1998 comparaissait devant le tribunal correctionnel de Verdun pour corruption. Quand il a été placé en garde à vue, en mars dernier, il s’est dit « soulagé ». Pour son avocat, Me Bienfait, c’était même « la fin de l’enfer ». Il a été arrêté en flagrant délit par les gendarmes, le 24 février. En uniforme, il se rendait sur son lieu de travail : il habite en face de la prison.
 
Sur lui, deux mignonnettes de champagne scotchées à son abdomen. Dans ses poches, du cannabis. Et dans un sac de sport, deux bouteilles en plastique remplies d’alcool, des téléphones et même une bombe lacrymogène. Chez lui, lors de la perquisition, les enquêteurs ont encore trouvé de la drogue. Au total, ils ont saisi environ 350 g de cannabis. L’homme le dit : « J’étais au bout du rouleau. Je subissais des pressions de ma hiérarchie. J’étais devenu alcoolique. Et je ne pouvais pas prendre mon poste sans avoir fumé un joint avant. » N’y a-t-il pas un portique de sécurité à l’entrée ? « Si mais ce sont des collègues. Ils ne veulent pas avoir de problème. Si tu sonnes, ils te laissent quand même rentrer. »

« Un grand foutoir »

« Mais c’est un grand foutoir ! », lance Me Xavier Iochum, du barreau de Metz. L’avocat défend trois détenus : car aux côtés du « maton », cinq détenus comparaissent également pour corruption.
 
Le surveillant a expliqué son mode opératoire : « Un détenu me disait d’aller récupérer un colis, à telle heure et à tel endroit. Et je lui ramenais. En échange, je prenais ou 50 € ou 5 g de cannabis mais je ne me suis pas enrichi. » Le surveillant dit souffrir depuis 2003. Année où il avait déjà fait l’objet d’une enquête pour corruption. « J’ai été blanchi mais pendant 29 mois j’ai été suspendu.
 
A mon retour, j’ai été mis à l’écart… » Une situation qu’il a mal vécue. Il a aussi été condamné pour avoir volé 100 € dans la caisse de la prison : « C’était pour payer ma facture EDF. Je comptais les remettre. »
 
 Questionné sur le fait qu’il soit le seul à trafiquer en prison il répond : « Je ne suis pas le seul surveillant véreux ! J’ai vu des objets qui n’ont pas été introduits par moi. Donc… »
 
 Les avocats, eux, regrettent que ce procès ait fait l’objet d’une comparution immédiate : « Il aurait fallu une véritable instruction ! » Au final : pas assez de preuves dans le dossier pour condamner les cinq détenus pour corruption. Ils ont écopé de petites peines souvent pour usage de stupéfiants...

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