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mardi 26 mai 2015

Prison de Béziers : "Protéger personnels et détenus des violences"

Jean-Jacques Pairraud est le nouveau directeur du centre pénitentiaire de Béziers, installé solennellement jeudi. Rencontre.
Prison de Béziers : "Protéger personnels et détenus des violences"  
Dans quel esprit arrivez-vous à la tête de ce centre pénitentiaire ?  
C'est un établissement qui fonctionne dans de bonnes conditions. Il est neuf. 9 ans, c'est jeune pour un établissement pénitentiaire. C'est un bel outil. Ici, la surpopulation est beaucoup plus mesurée que chez certains voisins, je pense notamment à Nîmes. Aujourd'hui, ici, il y a 919 présents pour 809 places.  
Une nouvelle, mission vous incombe, la lutte contre le terrorisme, vous devez faire du renseignement et gérer les détenus qui ont une activité de prosélytisme. Êtes-vous formé pour cela ?
 
Le renseignement pénitentiaire existait déjà. On en a toujours fait en liaison avec les services de police et de gendarmerie notamment contre le grand banditisme. Depuis les malheureux événements de début d'année, il est plus orienté vers le terrorisme. Quant à la lutte contre la radicalisation, c'est un problème qu'on commençait à connaître. L'objectif de notre intégration par la loi qui vient de sortir, c'est une meilleure coordination et implication des différents services de l'État. Il y a des moyens humains qui vont être déployés car c'est un travail important qui vient se rajouter à nos taches habituelles. Tout le monde a son rôle à jouer dans ce défi.  
C'est prégnant dans les prisons ?
 
C'est variable selon les établissements. On le retrouve plus dans certaines grandes villes. Il y a quelques cas à Béziers ou ailleurs mais ce n'est pas non plus la grande majorité des personnes incarcérées.  
Il y a aussi la question de la sécurité des personnels. De plus en plus de violences verbales et physiques et parfois un sentiment d'abandon de leur hiérarchie
 
Les sanctions sont à la mesure de ces violences aussi bien disciplinaires, qui nous incombe, que pénales. Les magistrats sont saisis de tous les faits de violence et y répondent avec sévérité, à Béziers comme ailleurs. Par contre, cette violence est quand même un phénomène relativement nouveau, en tout cas dans nos prisons de France métropolitaine. Je viens d'Outre mer et ce phénomène avait déjà pris une certaine ampleur. Aujourd'hui, nous nous dotons tous de plans de lutte contre les violences. Ce n'est pas une fatalité. On n'arrivera peut-être pas à la juguler mais on peut la restreindre et faire en sorte que les détenus victimes et le personnel soient protégés. On a des moyens d'action.
 
Quelles sont vos priorités en tant que directeur ?  
Je suis évidemment là pour mettre en œuvre les grandes orientations définies par le gouvernement et l'administration pénitentiaire. Après, chacun a sa personnalité. Moi j'arrive dans un établissement qui était bien tenu par mes prédécesseurs et je vais essayer de le maintenir dans cet état. Si je devais donner une orientation c'est d'être le plus transparent possible, au niveau de la communication, de l'information qui doit circuler dans les deux sens avec les organisations professionnelles...

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