Le centre pénitentiaire de Caen vient d’aménager trois cellules adaptées aux détenus handicapés. « Un gros progrès », selon Jean-Michel Gavard. Ce travailleur social y intervient en tant qu’aide médico-psychologique.
Faire Face : Quels sont les nouveaux aménagements du centre pénitentiaire de Caen ?
Chacune des trois cellules pour détenus handicapés est notamment équipée d’un lit réglable, d’une douche intérieure et de toilettes rehaussées avec barres d’appui. © DR
Jean-Michel Gavard : Trois cellules totalement adaptées aux personnes en situation de handicap en lieu et place de neuf cellules ordinaires. Chacune contient un lit réglable, une douche intérieure, des toilettes surélevées avec barre d’appui, etc.
De plus, un cheminement accessible permet aux détenus de se rendre en toute autonomie à l’unité de soins et de consultations mais aussi dans la cour de promenade. Jusqu’à présent, ils devaient se faire aider pour franchir les marches : ils sortaient rarement. Cela constitue un gros progrès.
F.F : Quel est le rôle d’un aide médico-psychologique, en détention ?
J-M.G : Mon travail diffère peu de celui d’un AMP en milieu non fermé. Je dispose de deux heures tous les matins pour aider trois détenus à faire leur toilette, à s’habiller, à prendre leurs médicaments… Je les accompagne également dans leurs démarches administratives. Comme tout AMP, je participe à leur socialisation, mais ce rôle est encore plus crucial en prison, puisque je suis l’un de leurs rares liens avec l’extérieur.
Ma mission est financée par leur prestation de compensation du handicap. Mais la MDPH leur a accordé moins d’une heure par jour. C’est peu. Les autres tâches sont assurées par des détenus, rémunérés par l’administration pénitentiaire : un fait le ménage, l’autre leur apporte les repas…
F.F : Depuis quinze ans que vous intervenez au centre pénitentiaire de Caen, comment avez-vous vu évoluer la situation des détenus handicapés ?
J-M.G : Ils sont plus respectés qu’auparavant...
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