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mercredi 3 juin 2015

Maison d'arrêt de Caen - Palettes et drapeaux pour réclamer des renforts

Les surveillants de la maison d'arrêt de Caen se mobilisent contre le manque d'effectifs, ce mercredi 3 juin. Dès 6 h 30, ils ont gêné l'extraction judiciaire de détenus

La section d’intervention de la police nationale est intervenue pour libérer l’accès à la porte. 

6 h 30. Le barrage s’installe. 

Devant la porte principale de la maison d’arrêt de Caen, des surveillants s’affairent. Quand certains poussent la porte pour prendre leur service, d’autres empilent des palettes et déploient des drapeaux.

Sur les banderoles, on peut lire : "Y’en a marre, ça suffit", "Tout pour les voyous, rien pour nous", ou encore "Les syndicats unis pour se faire entendre de la DI".
Cette "DI", c'est la direction interrégionale des services pénitentiaires de Rennes que les surveillants espèrent interpeller sur les problèmes récurrents d’effectifs.

"On va gêner les extractions judiciaires de détenus, explique Ludovic Godel, secrétaire local Force ouvrière pénitentiaire (FO). Mais on sait bien que la police interviendra pour permettre aux fourgons de sortir."

Plusieurs extractions sont programmées tout au long de la matinée, dont celle de Sylvain Jouanneau, jugé depuis lundi par les assises du Calvados pour l’enlèvement de son fils Mathis en 2011.

7 h 05. Arrivée de la police nationale. 

Leur service terminé, les surveillants de nuit commencent à quitter la maison d’arrêt. Certains se joignent aux manifestants, d’autres regagnent leur foyer.

"Les départs en retraite, les congés longue durée ne sont pas remplacés, raconte l’un d’entre eux. Quand un surveillant est promu, alors qu’il ne travaille plus chez nous, il est tout de même compté dans nos effectifs le temps de sa formation et dans l'attente de sa nouvelle affectation. Ça peut parfois durer jusqu’à 14 mois !"

Bientôt, deux fourgons de la police nationale font leur entrée dans la rue Général-Duparge. À leur bord, une quinzaine d’agents de la section d’intervention, requis par la préfecture pour permettre les extractions judiciaires.

7 h 35. L’accès est dégagé. 

Après une sommation d’usage, les manifestants sont déplacés, dans le calme. Les surveillants résistent un peu, pour la forme. On entend même quelques rires. "Ils ont gagné dès lors qu’on intervient", glisse un policier.

Les palettes sont déplacées. La section d’intervention prend position devant la porte.
Cette fameuse porte qui doit être sécurisée dans le courant du mois de juin. Un chantier qui a déclenché le mouvement. "La nouvelle configuration nécessitera la présence d’un surveillant supplémentaire 24 heures sur 24, et donc l’arrivée de six nouveaux surveillants, explique Ludovic Godel. Pour le moment, nous ne les avons pas."

7 h 50. Arrivée des premiers fourgons d’extraction. 

Deux fourgons de l’administration pénitentiaires se présentent devant la porte. Ils ressortiront peu après 8 h 10. Bientôt suivis par une voiture avec à son bord, Sylvain Jouanneau.

"C’est usant" 

Assis sur un tas de palettes, un surveillant lit le journal. Entré dans l’administration pénitentiaire en 2003, il est affecté à Caen depuis un an. "Il y a de plus en plus une surcharge de travail, c’est usant, raconte-t-il. Certains collègues ont plusieurs étages sous leur responsabilité. S’il arrive un problème, c’est sa responsabilité."

Le surveillant de 42 ans ne compte plus les heures supplémentaires effectuées. "Je ne suis pas le plus à plaindre. Certains en ont déjà fait 150 depuis le début de l’année. Ça dépend si l’équipe est au complet et s’ils font des nuits. On travaille déjà 40 à 45 heures par semaine. On n’a qu’un week-end complet toutes les cinq semaines, si on n’est pas rappelé. Ça a une influence sur la vie de famille."

10 h. Départ de la police. 

Un nouveau fourgon sort...

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