« La justice et l’administration pénitentiaire devraient savoir que le temps du bagne, c’est fini ! » Valérie Chatelée et son avocate Me Dominique Wantou ont tenté de convaincre les conseillers prud’homaux de Melun, ce lundi, que la prison paie trop peu les détenus lorsqu’ils y effectuent un travail.
Une affaire rare en France, où le tabou du travail en prison reste fort.
« J’étais payée 2,28 € de l’heure en tant que coiffeuse au quartier femmes au centre pénitentiaire sud francilien à Réau, où j’étais détenue d’octobre 2012 à février 2015, explique Valérie, 33 ans, qui purge désormais sa peine hors de la prison. Celles qui y sont femmes de ménage sont à 8,64 € par jour, moi j’étais à 11,38 € ou 15,23 € selon les jours. C’est indécent et largement insuffisant pour s’acheter des cigarettes, téléphoner, envoyer du courrier, indemniser les parties civiles… » Ses bulletins de salaire sont sans équivoque : 73,97 € en janvier dernier pour 32h30 effectuées dans le mois. « Et sans être payée pendant les arrêts maladie », ajoute Valérie. Dans son rapport de 2011, le contrôleur général des prisons constatait, qu’en France, « l’administration pénitentiaire continue de ne pas appliquer strictement » les taux obligatoires de rémunération (de 1,84 à 4,15 €/h).
« Le bagne, c’est terminé », lance Valérie Chatelée
« L’administration pénitentiaire fait voir le travail en prison comme une faveur offerte au détenu, comme un privilège. Rappelons-lui que le bagne, c’est terminé, que les personnes incarcérées ont droit à la dignité. Elles sont privées de liberté mais peuvent au moins être payées dignement pour leur travail effectué ! », lance Me Wantou.
Valérie se bat aujourd’hui non pas pour elle mais « pour tous les autres détenus », pour tous ceux qui n’osent pas intenter de procès malgré leur salaire très bas. La jeune femme a pris exemple sur une ancienne co-détenue, l’une des rares à avoir franchi le pas (lire encadré).
L’audience de conciliation lundi a abouti à une date de procès au conseil des prud’hommes de Melun le 7 décembre. Mais l’affaire pourrait être renvoyée ou jugée partiellement car la société poursuivie, Themis, le prestataire de services fournissant le travail et les fiches de salaires aux détenus, a plaidé l’incompétence des prud’hommes pour ce type d’affaires. « La loi dit qu’une personne incarcérée ne fait pas l’objet d’un contrat de travail », a plaidé Me Victor Mollet. Il considère que le tribunal administratif serait plus à même d’examiner ce dossier.
« J’étais payée 2,28 € de l’heure en tant que coiffeuse au quartier femmes au centre pénitentiaire sud francilien à Réau, où j’étais détenue d’octobre 2012 à février 2015, explique Valérie, 33 ans, qui purge désormais sa peine hors de la prison. Celles qui y sont femmes de ménage sont à 8,64 € par jour, moi j’étais à 11,38 € ou 15,23 € selon les jours. C’est indécent et largement insuffisant pour s’acheter des cigarettes, téléphoner, envoyer du courrier, indemniser les parties civiles… » Ses bulletins de salaire sont sans équivoque : 73,97 € en janvier dernier pour 32h30 effectuées dans le mois. « Et sans être payée pendant les arrêts maladie », ajoute Valérie. Dans son rapport de 2011, le contrôleur général des prisons constatait, qu’en France, « l’administration pénitentiaire continue de ne pas appliquer strictement » les taux obligatoires de rémunération (de 1,84 à 4,15 €/h).
« Le bagne, c’est terminé », lance Valérie Chatelée
« L’administration pénitentiaire fait voir le travail en prison comme une faveur offerte au détenu, comme un privilège. Rappelons-lui que le bagne, c’est terminé, que les personnes incarcérées ont droit à la dignité. Elles sont privées de liberté mais peuvent au moins être payées dignement pour leur travail effectué ! », lance Me Wantou.
Valérie se bat aujourd’hui non pas pour elle mais « pour tous les autres détenus », pour tous ceux qui n’osent pas intenter de procès malgré leur salaire très bas. La jeune femme a pris exemple sur une ancienne co-détenue, l’une des rares à avoir franchi le pas (lire encadré).
L’audience de conciliation lundi a abouti à une date de procès au conseil des prud’hommes de Melun le 7 décembre. Mais l’affaire pourrait être renvoyée ou jugée partiellement car la société poursuivie, Themis, le prestataire de services fournissant le travail et les fiches de salaires aux détenus, a plaidé l’incompétence des prud’hommes pour ce type d’affaires. « La loi dit qu’une personne incarcérée ne fait pas l’objet d’un contrat de travail », a plaidé Me Victor Mollet. Il considère que le tribunal administratif serait plus à même d’examiner ce dossier.
En 2013, une détenue de Versailles a obtenu 6 000 € d’indemnités C’est la victoire juridique de son ex-codétenue Marylin Moureau qui a poussé Valérie Chatelée à saisir la justice pour faire valoir ses droits au travail.
En 2013, Marylin a réussi à être reconnue par les prud’hommes...
En 2013, Marylin a réussi à être reconnue par les prud’hommes...
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