Un homme a été condamné, hier, à six mois ferme pour l'agression d'un gardien de prison. Jugé une heure plus tard pour des faits similaires, il a été, cette fois-ci, reconnu pénalement irresponsable.
Une chatte n'y retrouverait pas ses petits. C'est en résumé le sentiment qu'inspire une affaire jugée hier en deux temps devant le tribunal correctionnel du Mans.Premier round à 13 h 30 : Mohamed Saadi, grand échalas de 21 ans qui a déjà engrangé 21 mentions à son casier judiciaire, comparaît à l'audience habituelle du lundi où il est notamment poursuivi pour avoir agressé et menacé de mort, en novembre 2013 et en février 2014, des surveillants de la maison d'arrêt de Coulaines où il était alors écroué.
Face aux questions du président Ascensi, l'homme, toujours en détention, a du mal à s'expliquer. Il bredouille. S'il s'est énervé au moment de la fouille à corps qui a mis le feu aux poudres ? « C'est parce que parfois je veux bien, mais d'autres fois, je n'ai pas envie de me déshabiller », argumente l'intéressé.
Juste avant de prononcer à son encontre une peine de 6 mois de prison ferme, le magistrat lui rappelle qu'il a déjà été condamné à trois reprises pour des affaires de rébellion ou de menaces de mort à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité publique. Pas de réaction. Puis un timide : « J'ai fait des erreurs quand j'étais petit. » Le président tique : « Les erreurs continuent il me semble », rétorque-t-il, en rappelant au jeune homme qu'il est attendu quelques minutes plus tard dans la salle de la cité judiciaire où se tiennent les audiences de comparution immédiate.
Agression à la fourchette
Étonnant hasard du calendrier, c'est en effet également hier que Mohamed Saadi doit être jugé pour des faits commis à la maison d'arrêt de Coulaines, le 10 juin 2014. Car quatre mois après avoir agressé des gardiens de prison, l'homme s'en est de nouveau pris à un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire en lui sautant dessus armé d'une fourchette ; le surveillant n'a dû son salut qu'à l'intervention d'autres détenus qui ont désarmé l'agresseur.
Audiencée en comparution immédiate, l'affaire a été renvoyée plusieurs fois pendant plus d'un an car les avocats, de la défense comme des parties civiles, ont réclamé expertise en contre-expertise mentale de Mohamed Saadi. Il faut dire que le jour de la comparution immédiate, le jeune homme avait expliqué « qu'il entendait des voix dans sa tête. »
Les rapports sont enfin tombés. Fait extrêmement rare : les deux experts concluent dans le même sens. Le jeune homme qui a multiplié les hospitalisations pour raison psychiatrique souffre d'une « psychose schizophrénique paranoïde avec des bouffées délirantes de persécutions ».
En clair : il est pénalement irresponsable. « Il relève davantage des blouses blanches que des robes noires », pointe Me Soret qui s'interroge sur l'éventuel caractère contagieux de la schizophrénie qui aurait aussi affecté la justice...
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