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mardi 7 juillet 2015

SAINT-QUENTIN - Deux agents spécialisés vont aider les multirécidivistes à se réintégrer

Depuis peu, deux agents de prévention suivent au quotidien des multirécidivistes laissés libres. Pour que ces derniers trouvent leur place dans la société.


Violences, alcool
: les multirécidivistes ont désormais une nouvelle alternative pour se sortir de leur spirale. (Photo d’illustration)
   
Tous les jours, depuis deux mois et demi, ces deux femmes, dont le métier répond au nom d’agent de prévention, côtoient des multirécidivistes. Auteurs de violences conjugales, souffrant d’alcoolisme, les gens suivis ont tous le même souci : leurs démons sont souvent plus forts qu’eux et ils ont été condamnés à de trop nombreuses reprises. D’où la création de ces deux postes, financés par la communauté d’agglomération du Saint-Quentinois, dans le cadre d’un partenariat avec le procureur et le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), qui a été signé lundi 6 juillet au tribunal
 
«  Quand une personne est présentée au procureur, plutôt que d’être incarcérée, elle aura la possibilité d’une réinsertion, dans le prolongement direct de sa sortie de garde à vue, résume Damien Savarzeix, procureur de la République à Saint-Quentin. C’est une formule de la dernière chance qui permet de casser la dynamique de l’incarcération.  »

Pour le moment, une petite vingtaine de personnes, habituées du tribunal correctionnel, profite du service qui fonctionnera pour trente ex-prévenus au maximum, les suivant chacun pour une durée de six mois environ, et leur offrant une alternative à la prison. «  Trente, c’est le maximum. Au-delà, nous n’aurons pas le temps nécessaire et ça ne fonctionnera pas  », préviennent les deux femmes.

Aider à trouver un logement ou un travail

«  Les personnes ne sont pas contraintes à faire ça, lancent d’emblée les deux agents de prévention, une ex-éducatrice spécialisée et une ancienne juriste. Nous les voyons trois à quatre fois par semaine.  »

Les tâches sont multiples : aider la personne à trouver un logement, à chercher du travail, à écrire des lettres. Et surtout, parler avec le multirécidiviste pour qu’il prenne conscience de ses problèmes. «  Il y a beaucoup de remise en question, nous faisons réfléchir les gens sur comment ils en sont arrivés là.  » Et, contrairement aux idées reçues, «  la nature des faits commis n’a pas de lien avec la réussite de la réinsertion  ».

Ce nouveau service, qui coûtera environ 50 000 € par an à l’agglomération, pourrait ressembler à une redite du SPIP. Ce que contredisent ses deux actrices. «  Nous ne nous substituons pas au SPIP, nous venons en complément.  » Un complément que ce dernier voit d’un bon œil vu sa surcharge de travail, comme le confirment les chiffres donnés par son directeur pour Saint-Quentin, Jean-Paul Georges : «  Nous avons neuf conseillers pour 748 personnes à suivre. Nous sommes très heureux de cette création.  »

Quelques chiffres

-748 personnes condamnées par la justice sont aujourd’hui suivies par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Saint-Quentin, qui compte une dizaine de salariés.

-123 personnes condamnées à Saint-Quentin sont sorties du centre pénitentiaire de Laon en 2014.
Parmi toutes ces personnes, une trentaine pourra être suivie régulièrement par les deux agents de prévention en poste depuis deux mois et demi, pour une durée de six mois environ, en alternative à la prison.
 

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