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lundi 24 août 2015

OISE - Le détenu prostituait-il sa compagne?

On lui reproche d’avoir, du fond de sa cellule à Liancourt, joué les proxénètes. Après deux renvois, le jugement a été mis en délibéré au 7 septembre.  

Le prévenu est incarcéré à Liancourt. Trois ans ont été requis à son encontre.
 
Les juges du tribunal correctionnel de Beauvais rendront leur jugement, dans l’affaire de proxénétisme aggravé qu’ils ont examinée mercredi, le 7 septembre prochain.
  
Après 13 condamnations aboutissant à son incarcération au centre pénitentiaire de Liancourt, près de Creil, ce jeune homme, âgé de 25 ans, est soupçonné de proxénétisme aggravé. Dans son casier judiciaire, on peut déjà constater de nombreux vols, dégradations et usages de stupéfiants. Cette fois, on lui reproche d’avoir planifié, depuis sa cellule avec son téléphone portable, les passes effectuées par sa propre compagne.

Virements et moto à 10 000 €

Âgée de 22 ans et demeurant à Sannois (Val-d’Oise), celle-ci effectue depuis 2013 de nombreux virements à montant suspect sur le compte du prévenu. En plus des dépôts, elle lui « offre » des cadeaux tels qu’une moto Yamaha R1 à plus de 10 000 ¤ payée avec les fruits de sa seule activité afin de «  l’aider à supporter la prison  », selon ses dires à la barre. Dans le but de masquer ses revenus issus de la prostitution, elle crée une micro-entreprise d’esthétique spécialisée dans l’entretien corporel car «  c’est ce qui se rapprochait le plus de ce que je faisais en tant que prostituée  », explique-t-elle. En l’absence d’émoluments déclarés, l’Urssaf tire la sonnette d’alarme. Dès lors, le couple est mis sur écoute par les enquêteurs de la brigade de recherches de Clermont, entre le 5 et le 19 mars dernier.

Si Me Hazan, avocat des deux prévenus, évoque des vices de procédure de la part de l’administration pénitentiaire sur la mise en place des enregistrements, ces derniers laissent peu de doutes. Au sein des conversations, c’est le chantage affectif mêlé à l’appétit du gain, toujours plus grand, du détenu, profitant de la faiblesse psychologique de la jeune femme, qui saute aux yeux des enquêteurs. Elle nie être la victime de son compagnon, en dépit des pleurs et de la douleur enregistrés, tout comme son concubin se défend de l’influencer. Les deux amants assurent que leur amour est intact malgré la prostitution, les visites limitées au parloir, l’absence de relations sexuelles et les différentes menaces proférées par le prévenu à l’encontre de sa compagne au téléphone, dont un éloquent : «  Je suis ton proxo, ton mac  ». En substance, le détenu taxe sa complice de ne pas se trouver «  dans la moyenne  » et de recevoir un nombre insuffisant de clients afin d’assouvir ses désirs. À grand renfort de cris et insultes si besoin.

Le 16 mars dernier, un book intitulé «  My XXX  » contenant 39 photos érotico-pornographiques...
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