40.500 employés, principalement des interprètes et des médiateurs, ne disposent d'aucun contrat de travail. La place Vendôme se défend en assurant qu'elle a "hérité d'un système".
Ce rapport d'inspection interministérielle épingle durement la place Vendôme. Interprètes, experts, médiateurs, souvent amenés à intervenir quotidiennement, ne sont considérés que comme des prestataires, payés à l'heure sans le moindre contrat de travail ni feuille de paie. Selon ce rapport, rendu en 2014, 160 millions d'euros sont ainsi déboursés chaque année : "Le ministère de la Justice n'applique aucun assujettissement aux cotisations sociales et assimile les indemnités de ses collaborateurs à des prestations sans pour autant mettre en place les conditions de leur assujettissement à la TVA."
On peut s'interroger sur la cohérence et l'image d'une justice qui, d'une part s'accommode de pratiques clairement irrespectueuses de la loi, et d'autre part sanctionne sans indulgence les manquements à la législation sur le travail."
La chancellerie se défend en expliquant qu'elle a hérité d'un système mis en place à la fin des années 1990. A en croire le rapport, le système pour le moins "nébuleux" a toujours existé, prenant de l'ampleur au fil du temps : en cas de poursuites judiciaires collectives aujourd'hui, le coût pour les finances publiques serait "de l'ordre d'un demi-milliard d'euros".
Un coût de régularisation prohibitif
Plusieurs plaintes individuelles ont déjà été déposées, notamment par des traducteurs-interprètes. Leur avocat, Me David Dokhan, explique au micro de France Inter :Ce sont des personnes qui travaillent exclusivement sur réquisition des autorités de police ou judiciaires. C'est 100% de leur activité professionnelle."
"La ministre [Christiane Taubira] a la volonté d'agir et de s'emparer du sujet", a assuré à l'AFP le porte-parole adjoint du ministère, précisant qu'"un plan d'action a été décidé", avec notamment le recrutement rapide de 45 interprètes. "Un décret est prévu pour début 2016 pour clarifier leur statut [celui de tous les collaborateurs occasionnels]" et "il y aura un versement progressif des cotisations sociales", a-t-il expliqué.Cette régularisation aura un coût élevé pour l'Etat : "Si d'aventure, le ministère consentait un partage à parts égales de ces frais jusqu'à présent impayés, l'impact budgétaire net est évalué dans une fourchette de 26,5 à 46 millions d'euros par an", précise le rapport.
Le ministère de la Justice n'est pas le seul concerné...
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