La décision du tribunal administratif de Melun constitue une victoire pour les détenus de la prison de Fresnes. Dans une ordonnance prise la semaine dernière, le juge des référés a ordonné une nouvelle fois au ministère de la justice de détruire sous cinq mois les murets de séparation installés dans les parloirs, a-t-on appris lundi 21 septembre auprès de l’Observatoire international des prisons (OIP), à l’origine du recours.
Selon cette ordonnance, la démolition de ces murets revêt un caractère « utile » et « d’urgence » :« Les conditions actuelles d’accueil des familles, dans des locaux en sous-sol particulièrement exigus et rendus plus exigus encore par la présence des murets, portent une atteinte au droit au respect de la vie familiale et à la dignité reconnue aux détenus comme à leur famille. »Par ailleurs, le tribunal administratif de Melun n’a pas retenu les arguments présentés par l’administration pénitentiaire selon lesquels leur démolition présentait des difficultés techniques et aurait entraîné des dépenses telles qu’elle n’aurait pu y faire face dans les plus brefs délais.
En janvier, ce même tribunal avait déjà ordonné en référé la démolition des murets, mais la décision avait été annulée en juin par le Conseil d’Etat qui avait estimé que le recours ne présentait pas de caractère d’urgence.
Illégaux depuis 1983
D’une hauteur de 85 cm environ, ces murets, illégaux depuis une circulaire de 1983, se dressent entre le détenu et son visiteur et empêchent tout contact direct, même si une note de la direction de la prison autorise officiellement leur franchissement depuis février.« Le maintien de liens familiaux participe à l’objectif de réinsertion sociale des détenus et la présence des murets, qui accroît l’inconfort des parloirs, est peu propice à ce maintien », a estimé la justice.
« Cette fois, la justice a tranché sur le fond », se félicite François Bès, coordinateur de l’OIP pour l’Ile-de-France. Interrogé par Le Parisien, il invite l’administration pénitentiaire à respecter « les textes réglementaires de 1983 qu’elle a elle-même édictés ». « C’est une bonne nouvelle pour les familles et les conditions de vie des détenus », a-t-il déclaré.
« Ces murets sont une sécurité »
Pourtant, du côté des surveillants de prison, cette décision de justice ne passe pas. Un syndicaliste Force ouvrière (FO) contacté par Le Parisien estime que ces murets sont une protection pour ceux qui rendent visite aux prisonniers :« Je ne sais pas si la direction prévoit de les enlever, mais pour nous ça n’est pas un point positif. Ces murets sont une sécurité. Ça évite des contacts plus qu’intimes ainsi que des échanges de choses interdites. Si un conjoint veut taper sur sa femme, ça nous laisse le temps d’intervenir. »Le ministère de la justice, qui peut faire appel dans un délai de quinze jours...
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