Bien des clichés tombent une fois franchis les murs d'enceinte d'une prison. Comme celui qui voudrait qu'un corps-à-corps soit forcément néfaste en période d'isolement.
Pratiqué sur un tatami et bien encadré, il trouve des vertus insoupçonnées comme l'a souligné hier Hervé Baltayan, un professeur (et président) du Team judo ju-jitsu qui intervient derrière les murs des Baumettes depuis le mois de mars, à raison de trois séances hebdomadaires : " Avec la fréquence, on arrive à des résultats. Des valeurs comme le dépassement de soi, le vivre ensemble, le respect et l'alimentation entrent ici en ligne de compte et les résultats sont là."
À les voir se saluer, s'échauffer puis se livrer en kimonos sur les tapis d'une salle polyvalente transformée en dojo hier, nul ne pourrait soupçonner que tous purgent une peine. "C'est un exutoire naturel, et puis ils ont assimilé les codes moraux du judo qui participent à la construction des hommes. Être judoka, c'est aussi être ouvert sur le monde", poursuit Hervé Baltayan, 3e dan et membre de l'équipe de France de ju-jitsu qui officie trois fois par semaine avec le 2e dan Christian Bizzari. À en juger par le sourire de leurs élèves, l'échange fonctionne, comme l'explique l'un des 10 présents sur le tatami hier, âgé de 33 ans : "Ça permet de se défouler parce que c'est physiquement très dur. Je n'en avais jamais fait avant mais c'est très bon. Après la séance, c'est douche et dodo !".
"Ils sont très assidus...
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