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vendredi 30 octobre 2015

A Fleury-Mérogis, près de 300 détenus suivent une formation chaque année

Ils profitent de leur détention pour passer des diplômes, qu’ils n’ont jamais obtenus dehors. En 2015, 278 détenus bénéficient d’une formation à la maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis. « C’est l’occasion de s’occuper, mais surtout de mettre à profit notre incarcération au lieu de perdre du temps, lâche un détenu de 36 ans, ancien ouvrier dans le bâtiment.

 Fleury-Mérogis, ce jeudi. Des ateliers de couture, de peinture ou dans l’électricité, permettent aux détenus de la maison d’arrêt de se former. Ils sont payés 2,26 euros de l’heure et ressortent de ce cursus avec un diplôme valable à l’extérieur.
 
Je viens de valider mon diplôme d’électricien, ça me donne des possibilités en plus, car je travaillais dans la charpente. J’étoffe un peu mes connaissances. » Il suit désormais une formation de couture.
 « J’aime ce qui est manuel », reprend celui à qui il reste « 52 mois à tirer ». « Et à la sortie, tout cela me permettra de trouver quelque chose plus facilement. J’ai hésité à prendre du travail en détention, ce qui paye mieux, mais une formation ça me servira davantage quand je serai dehors. »
 
Il espère également qu’une formation en informatique sera bientôt mise en place. « Parce qu’en prison, on prend du retard dans ce domaine puisqu’on n’y a pas accès », confie-t-il.

« Les cours que l’on donne à Fleury sont les mêmes qu’à l’extérieur »

Et justement, la région qui a repris la gestion de ce dossier, envisage de l’installer à Fleury. « C’est dans nos projets », confirme Hella Kribi-Romdhane, la conseillère régionale (PS) en visite ce jeudi au milieu des ateliers de formation.

A Fleury-Mérogis, onze types de formations professionnelles diplômantes sont dispensés aux prisonniers déjà condamnés et dont la peine permet d’aller au bout de ces cursus variant de 4 mois à 2 ans : dans la mécanique automobile, dans la peinture, l’électricité, la couture, la jardinerie, ou pour devenir agent d’entretien, agent d’hygiène et propreté, magasinier, auxiliaire de bibliothèque, cariste. L’école de conduite profite aussi de locaux aménagés dans la prison pour que les détenus apprennent à manœuvrer à bord d’un chariot élévateur.

« C’est un créneau qui marche, il y a du boulot dans ce domaine à l’extérieur, annonce Abdelaziz Smaïli, qui dirige aussi l’ECF à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) dans le civil. Les cours que l’on donne à Fleury sont les mêmes qu’à l’extérieur. La seule chose, c’est qu’on prend plus le temps. Et les jeunes sont davantage motivés ici. »
278 détenus suivent une formation qualifiante chaque année à Fleury-Mérogis. Ils ont été sélectionnés par la commission pluridisciplinaire unique qui étudie chaque demande. En Ile-de-France, 700 prisonniers ont participé à une formation, avec un taux de réussite supérieur à 70 %.
4 080 personnes sont incarcérées actuellement dans les trois prisons de Fleury-Mérogis (quartier hommes, femmes et jeunes détenus). En Ile-de-France, onze prisons accueillent près de 14 000 détenus.

1 500 demandes de formation sont effectuées chaque année par les pensionnaires de Fleury-Mérogis.

11 ateliers de formation sont mis en place dans la plus grande prison d’Europe. C’est celle qui propose les meilleures conditions d’apprentissage.

2,26 euros par heure sont donnés par la Région aux détenus durant leur formation. A raison d’un maximum de 120 heures par mois pour chaque formé.

3 millions d’euros sont versés par la Région aux onze prisons d’Ile-de-France pour délivrer ces formations et pour payer les détenus.

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