Géré par la protection judiciaire de la jeunesse, le foyer toulonnais de l’Escaillon donne un cadre de vie à douze jeunes qui ont des comptes à rendre à la justice. Cheminement sur un fil.
"Certains prennent conscience du pourquoi ils sont là", explique un éducateur. "Pour d'autres, c'est une montée progressive dans la délinquance".
"Une chance" donnée par le juge
Cette ancienne maison bourgeoise des quartiers ouest de Toulon accueille des mineurs de 13 à 18 ans, qui ont des comptes à rendre à la justice. Strictement encadré, le placement en foyer est "une chance que le juge leur donne. À eux de savoir s'en saisir", poursuit l'éducateur.
Ce lundi, la PJJ ouvrait grand les portes de l'établissement, en présence d'une partie de ses occupants - les absents étant au collège, en formation ou en cours de remise à niveau.
"99% ont de fortes carences familiales"
Dans la cour, on s'affaire et on reçoit. Le président par intérim du tribunal de grande instance de Toulon serre la main d'un ado, qui répond: "Moi, je suis un jeune d'ici".
On sert à boire et à manger. Le sous-préfet Sabry Hani questionne sur l'histoire familiale de ces adolescents.
"99% ont de fortes carences familiales", confirme Marie Baudouin, directrice de l'établissement. "Il nous arrive d'avoir des jeunes avec une quinzaine de placements derrière eux".
Chercher un dispositif d'insertion
Des placements qui relèvent de la protection de l'enfance. "On ne se réveille pas à 16 ans, pour devenir délinquant d'un coup".
Pas question de déresponsabiliser, mais de chercher le dispositif d'insertion qui sera efficace. "Notre public a tellement de difficultés. On est obligé de faire du cousu main".
"Je comprends pourquoi je suis ici"
Le grand escalier mène à l'étage où les chambres alignées évoquent des cellules - avec bloc sanitaire individuel. Les persiennes aux fenêtres ne sont pas que là pour filtrer la lumière.
Casquette sur la tête, un ado de 15 ans répond volontiers aux visiteurs. S'il semble faire preuve de maturité, "moi, je comprends pourquoi je suis venu ici, je le comprends très bien", il n'arrive pas à vaincre les colères, qui lui valent des exclusions à répétition de plusieurs collèges.
"Je sais que j'ai évité la prison"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire