Depuis ce mardi matin, 6 h 30, des surveillants de la maison d’arrêt de Douai bloquent le site.
Ils sont une cinquantaine et dénoncent l’attitude de leur direction envers Jean-Luc, surveillant soupçonné d’avoir participé à un trafic de stupéfiants entre les murs de la prison. Il a finalement été relaxé le 20 octobre mais ses camarades ne digèrent pas la position des dirigeants de la maison d’arrêt : « La parole d’un surveillant compte moins que celle d’un détenu. »
Ils attendent des explications et des excuses. Depuis ce mardi matin, la maison d’arrêt de Douai est bloquée par des surveillants en colère. Malgré la relaxe de leur collègue Jean-Luc (notre photo), mardi dernier par le tribunal correctionnel, ils ont lancé un mouvement illimité. « La direction a voulu salir l’image de Jean-Luc », tranche Grégory Augustin, représentant de l’UFAP UNSA justice.
Le 8 septembre, Jean-Luc, 39 ans, est placé en garde à vue suite au démantèlement d’un trafic de stupéfiants. Deux détenus, soupçonnés d’avoir organisé le trafic, sont aussi interpellés. Le surveillant est soupçonné d’avoir passé un paquet contenant des stupéfiants, d’une cellule à une autre.
« Le premier détenu a été entendu le 6 juillet par la direction, rapporte Laurent Lefebvre SNP-FO. Le second le 8 septembre. En deux mois, ils ont largement eu le temps d’accorder leur discours, surtout en étant codétenus. » D’après les grévistes, la direction cherchait à tout prix à obtenir le nom d’un surveillant de la part des détenus. « C’est tombé sur Jean-Luc, ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous. »
Des banderoles et un feu de barricade
Les surveillants affirment qu’aucune enquête interne n’a été effectuée, que Jean-Luc n’a pas eu l’occasion de s’expliquer face à la direction. « On écoute plus les détenus que les membres du personnel ! », poursuit Grégory Augustin.Depuis ce mardi matin, l’accès à la maison d’arrêt est complètement bloqué. Des banderoles « Surveillants en colère », trônent à l’entrée du site.
Soudain, un surveillant arrive avec un bidon d’essence et allume un feu de barricade. La cinquantaine de grévistes applaudie et crie son soutien à Jean-Luc : « Doudou, doudou, doudou (NLDR, le surnom du gardien). »
Jean-Luc est surveillant pénitentiaire depuis quinze ans, dont quatre à Douai...
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