La grève générale lancée lundi par les avocats de Paris s'est étendue mardi à une vingtaine de barreaux de province, qui dénoncent le "passage en force" du gouvernement sur le financement de l'aide juridictionnelle.
Dans le même temps, quatre syndicats des personnels de l'administration pénitentiaire appellent à une manifestation nationale jeudi à Paris, qui conduira le cortège devant le ministère de la Justice.
Vingt barreaux ont décidé de manière souveraine lundi d'une grève totale et illimitée de leur activité, notamment Rouen, Grenoble et Bordeaux, a-t-on appris auprès du Conseil national des barreaux (CNB).
Le mouvement, qui fait écho à la grogne des policiers, pourrait s'étendre à toute la France, le CNB menaçant de faire voter vendredi le principe d'une grève générale et illimitée.
A Lille, 200 avocats en robe noire ont bloqué mardi les entrées du palais de justice, brandissant des pancartes visant les ministres de l'Economie et de la Justice, Emmanuel Macron et Christiane Taubira.
Le durcissement des barreaux de province pourrait multiplier les reports d'audiences et engorger les tribunaux.
Les avocats dénoncent le vote en catimini, selon eux, jeudi soir de la disposition de la loi de finances qui oblige les avocats à payer de leur poche l'augmentation de l'enveloppe consacrée à l'aide juridictionnelle.
Ce prélèvement est de 15 millions d'euros pour 2016 et 2017.
LES GARDIENS DE PRISON EXASPÉRÉS
"La place Vendôme est donc passée en force contrairement à tous les discours et engagements de Madame Christiane Taubira", la ministre de la Justice, a déploré le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, dans un appel aux avocats de Paris.
L'aide juridictionnelle (AJ) permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat.
Les avocats refusent de cotiser à une augmentation de son budget comme le leur a demandé Christiane Taubira, faisant valoir qu'ils participent déjà largement à son fonctionnement.
Ils affirment également que les indemnisations des avocats agissant au titre de l'aide juridictionnelle "seront dévalorisées d'environ 30%".
Le CNB, qui a demandé à être reçu par la ministre, dit attendre toujours sa réponse.
Après celle des policiers et des avocats, c'est à l'exaspération des personnels pénitentiaires que Christiane Taubira devra faire face jeudi.
Quatre syndicats (UFAP-Unsa, SNP-FO, SNJ-FO personnels administratifs et CGT pénitentiaire) appellent à une manifestation nationale pour dénoncer les conditions de travail, l'insécurité, et des indemnités trop peu élevées.
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