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vendredi 16 octobre 2015

Réau - Evasion du braqueur : " Sa permission de sortie était conforme "

Selon le procureur de Melun, la permission de sortie de Wilston. B., incarcéré à Réau, était conforme. Mais le drame de la Seine-Saint-Denis relance le débat.
Le braqueur tué en Seine-Saint-Denis était évadé du centre pénitentiaire de Réau (JVC)
 
L’évasion de la prison seine-et-marnaise de Réau de Wilston. B., tué lundi 5 octobre après un violent braquage en Seine-Saint-Denis, a relancé le débat sur les permissions de sortie, délivrées par les juges d’application des peines (JAP).

Détenu à Réau

Le procureur de Melun, Daniel Atzenhoffer, rappelle que « sa permission de sortie était exceptionnelle mais conforme à ce qu’on accorde dans ces circonstances exceptionnelles, liées au décès de son père ».

Comme le précise Yohann Verschelle, responsable du syndicat FO au centre pénitentiaire de Réau, Wilston. B. avait été découvert en possession de téléphones portables et d’argent et avait fait quelques passages en quartier disciplinaire.

« Mais il était dans la moyenne des détenus et n’était pas connu de façon particulière, précise le syndicaliste, rappelant que « les incidents font désormais partie du quotidien du personnel pénitentiaire ».

Yohann Verschelle rappelle que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour délivrer une permission de sortie et qu’il faut fournir énormément de pièces justificatives. « Le comportement en détention joue beaucoup et le juge d’application des peines est sensible aux comptes rendus d’incidents », indique-t-il.

Le secrétaire régional d’Île-de-France de la CFDT, Saïd Elyamine, trouve que les permissions de sorties sont certes indispensables pour les gens en voie de réinsertion, mais les considère comme trop nombreuses.

« Le souci est que les détenus n’ont pas le même visage devant le juge d’application des peines et le directeur d’établissement pénitentiaire que devant les surveillants, souligne-t-il. On ne prend pas assez en compte des observations du personnel de prison. Si on écoutait plus leur avis, on limiterait la casse ».

Mais pour Me Fatthi Irguedi, avocat pénaliste au barreau de Melun, « les sorties sèches sont compliquées et les permissions de sorties sont un moyen de se réinsérer ». Et d’ajouter : « On ne peut pas les remettre en cause malgré ce drame. Elles doivent se faire au cas par cas, d’autant plus que l’administration pénitentiaire et le service d’insertion et de probation (SPIP) donnent leur avis.

Dans les cas de décès, il existe des autorisations de sortie sous escorte. Mais il n’y a pas assez de moyens humains et j’ai un client qui n’a pas pu aller à l’enterrement de sa mère ».

Christiane Taubira

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a rappelé que l’article 723-3 du code de procédure pénale, dont les dernières modifications remontent à 2004, régit les permissions de sortie...

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