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lundi 16 novembre 2015

BEAUVAIS - Les activités se préparent derrière les murs de la prison

Initialement prévu le 29 novembre, le transfert des détenus du centre pénitentiaire de Beauvais a été repoussé.
Mais derrière les murs, les associations s’activent déjà depuis des mois pour offrir aux prisonniers et à leurs familles un soutien. Le Secours Catholique a notamment été moteur pour centraliser un certain nombre d’actions possibles derrière les murs et les barreaux.
Autour de la table, plusieurs organisations ont proposé leur aide. Parmi elles, l’UFRAMA (Union Nationale des Fédérations Régionales des Associations de Maisons d’Accueil de Familles et proches de personnes incarcérées), qui souhaite s’occuper de l’accueil des familles à l’extérieur de la prison. «  Souvent désemparées, elles ont besoin d’une écoute attentive pour constituer des demandes de parloir, obtenir un permis de visite ou encore faire passer du linge aux prisonniers  », estime Dominique Anseaume, président de la Fédération Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Haute-Normandie.

Des amateurs au secours de l’insertion

Toujours en recherche active de bénévoles, l’association souhaite constituer une antenne à Beauvais. «  Seulement quatre personnes se sont montrées intéressées. Or, pour démarrer, il nous faudrait au moins une dizaine de bénévoles  », souligne Dominique Anseaume. Si l’aspect technique du bâtiment extérieur sera géré par un prestataire privé, l’UFRAMA veut organiser des permanences, notamment aux horaires des parloirs.

Cette association n’est pas la seule à constituer en ce moment son équipe de volontaires, le temps d’une véritable montée de l’activité du centre pénitentiaire. «  Il faut laisser le temps aux prisonniers de prendre possession de ce lieu tellement plus anonyme, plus inhumain que l’actuelle maison d’arrêt  », évoque Lise Chevalier, qui depuis 17 ans intervient en tant que visiteur de prison. Autour d’elle déjà, une équipe d’une dizaine de personnes est prête à apporter une assistance morale et psychologique, sans pour autant être des professionnels. «  Moi qui connaissais tellement les surveillants, le directeur, ce nouveau centre, c’est la plongée dans la grande inconnue  », appréhende Lise Chevalier, qui s’apprête à visiter prochainement les équipements.

« Si l’on veut qu’ils se réinsèrent, il ne faut pas perdre le lien avec l’extérieur »

Le Secours Catholique, qui a déjà pris connaissance des lieux, commence tout juste la formation de nouveaux volontaires. Leur future mission : endosser le rôle d’écrivain public aussi bien pour les détenus que pour leurs familles. «  Nous voulons également entretenir une correspondance avec les prisonniers qui n’ont pas de famille. Cette action nationale, baptisée Écrire au-delà des murs vise notamment à prévenir la récidive. Si on veut qu’ils se réinsèrent, il ne faut pas perdre le lien avec l’extérieur  », explique Dominique Moret, en charge du projet de la prison pour le Secours Catholique, convaincue que le travail associatif complète celui des professionnels sociaux.

L’administration pénitentiaire l’a bien compris. Depuis quelques mois, elle mobilise d’autres associations de Beauvais dans le but d’organiser des activités pour les 600 détenus. Voisinlieu pour tous a notamment proposé de la sophrologie, de la gymnastique d’entretien, du scrapbooking, de la tapisserie, ou encore des ateliers de fabrication de meubles en carton. La compagnie théâtrale, À vrai dire, dirigée par Vincent Écrepont, est également prête à renouveler le travail mené historiquement dans le quartier femme de la maison d’arrêt de Beauvais. «  Le fait d’être perçue comme un individu à part entière et non pas comme un numéro d’écrou permet de retrouver l’estime de soi, souligne le metteur en scène. Bienveillance et confidentialité sont les maître-mots  ».

Déjà 180 agents en poste depuis le 2 novembre

Voilà une décision, elle, qui n’a pas bougé. Comme prévu, 180 agents de l’administration pénitentiaire sont arrivés dans le centre pénitentiaire le 2 novembre. Toujours en formation, le personnel prend possession du fonctionnement ultramoderne de l’établissement, conçu sur les mêmes bases que ceux de Riom et Valence. Les transferts de détenus, des prisons de Beauvais et Compiègne, est donc reporté à une date ultérieure. Le centre pénitentiaire va se remplir au fil de l’activité judiciaire pour contenir jusqu’à 604 détenus. Un nombre qui devrait être atteint en juin prochain selon les estimations. L’encellulement sera individuel.

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