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jeudi 24 décembre 2015

Déchéance de la nationalité maintenue : Taubira, l’icône de gauche fragilisée

L 'éventuel départ de Christiane Taubira du gouvernement resurgit après le désaccord au sujet du maintien de la déchéance de nationalité dans la révision de la Constitution. 

Déchéance de la nationalité maintenue : Taubira, l’icône de gauche fragilisée
 
Connue pour son fort caractère et son franc-parler, figure d'une gauche assumée et cible récurrente de la droite, Christiane Taubira a dû manger son chapeau mercredi, après avoir annoncé à tort que l'extension de la déchéance de nationalité ne serait pas retenue dans le projet de réforme constitutionnelle.
 
Une fois de plus, la question d'un éventuel départ du gouvernement de la ministre de la Justice refait surface. Elle "n'est plus en mesure de porter la réforme constitutionnelle", a estimé Eric Woerth pour Les Républicains, d'autres députés LR réclamant, eux, sa démission.

Faire face au danger

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La question lui a été directement posée mercredi lors du point presse qui a suivi le Conseil des ministres consacré à la réforme constitutionnelle, mais la garde des Sceaux a éludé. "Ce qui est important dans la situation actuelle, ce n'est pas ma présence ou non au gouvernement, c'est la capacité pour le président de la République et le gouvernement de faire face au danger auquel nous sommes confrontés", a-t-elle déclaré, en ironisant sur ces journalistes qui, depuis trois ans, s'interrogent sur son départ du gouvernement.

Désavouée, Christiane Taubira s'est montrée sibylline : "La dernière parole est celle du président de la République prononcée ce matin en Conseil des ministres." Manuel Valls a, lui, tenté de mettre fin à la cacophonie en concédant que "chacun a droit à des doutes" et que c'est bien lui et Christiane Taubira qui défendront ensemble la réforme au Parlement. Ce jeu d'équilibriste n'est pas une nouveauté dans le parcours ministériel de Christiane Taubira qui, depuis son arrivée place Vendôme, navigue avec aisance entre critiques feutrées et discipline gouvernementale. Loi sur le renseignement où elle défendait un amendement destiné à empêcher l'utilisation des techniques de renseignement en milieu pénitentiaire, affichage politique avec les frondeurs de l'aile gauche de la majorité, critique sur "les mots de la droite" adoptés par la gauche...

Elle a perdu plusieurs arbitrages

la ministre a multiplié les piques, se taillant une réputation d'indomptabilité tout en restant sous les ors de la Chancellerie. Depuis le succès de la loi sur le mariage homosexuel de 2013 qui l'a consacrée en icône de la gauche, la ministre peine à imposer son tempo. Elle a perdu ses arbitrages sur la réforme pénale et son projet de réforme de la justice des mineurs semble mal parti. En quelques jours courant octobre, policiers, surveillants de prison et avocats mécontents ont défilé sous ses fenêtres avant de trouver une oreille attentive à l'Élysée, Matignon, Beauvau ou Bercy...
 

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