Ils avaient créé leur «supermarché du cannabis et des portables» en prison, selon la procureure. Deux hommes de 23 et 26 ans, ont été condamnés ce lundi soir, en comparution immédiate, à deux ans et 18 mois de prison ferme pour avoir mis en oeuvre depuis cet été un trafic au sein de la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo), à Osny.
La compagne de l’un d’eux, qui assurait la logistique financière en récupérant l’argent lors des parloirs et en prétant à l’occasion sa voiture aux lanceurs, a écopé de 12 mois ferme. Une peine que cette animatrice culturelle de la mairie de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis), pourra aménager.
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Les commanditaires des jets de colis, les deux détenus de la Mavo, organisateurs du trafic, sont alors identifiés et surveillés de près. Deux hommes qui parlent de «missions» avec leurs interlocuteurs de l’extérieur lorsqu’ils évoquent les jets de colis, font dans la métaphore alimentaire en désignant le cannabis par les termes de viande, poivrons ou oignons. Ils stressent parfois lorsqu’il y a du retard. «T’inquiète, le train il arrive dans quinze minutes» le rassure son co-détenu.
En prison, les clients venaient frapper à la porte de leurs cellules pour acheter la marchandises, au double du prix de l’extérieur. La «surtaxe» est également significative pour les téléphones portables. Pour la police, les gains estimés s’élèveraient à 40 000 € pour le cannabis et 1 400 € pour les téléphones.
Mamadou G., de Torcy, n’a reconnu à l’audience que le trafic de portable, expliquant avoir juste dépanné des amis pour le cannabis et limitant ses gains à 450 €. Axel T. , de Pierrefite, 11 fois condamné et dès 16 ans pour des affaires de stups, a lui reconnu les faits, assurant n’avoir gagné que 1 500 €.
Lors de l’enquête, les policiers ont découvert sur un des téléphones saisis la photo d’un élève surveillant de la Mavo, un cliché qui suggère un lien. Mais les soupçons de corruption n’ont pas été confirmés. Ils ont aussi surpris le message d’autres détenus, énervés après les fouilles des cellules ayant permis la découverte de nombreux portables, qui cherchaient les adresses personnelles de surveillants pour mener une expédition punitive avec «des battes de base ball pour les envoyer à l’hôpital». Un projet resté sans suite.
«Le trafic de téléphone, c’est une plaie en maison d’arrêt» a souligné la procureure...
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