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vendredi 22 janvier 2016

6 ans de prison pour être parti faire le jihad

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à six ans de prison ce vendredi un jeune homme de 25 ans souffrant de problèmes psychiatriques, qui s'était rendu en Syrie pour faire le jihad.


Le verdict a été rendu en son absence, le prévenu, "pas intéressé" par l'audience, ayant préféré rester dans sa cellule de Fleury-Mérogis.

Un homme de 25 ans souffrant de problèmes psychiatriques, qui s'était rendu en Syrie pour faire le jihad armé, a été condamné vendredi en son absence à six ans de prison.

Le tribunal correctionnel de Paris a assorti cette peine, conforme aux réquisitions du parquet, d'une période de sûreté des deux tiers. Le prévenu, qui a toujours refusé l'assistance d'un avocat, avait aussi refusé d'être extrait de sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne) pour être présent à son procès, qui s'est tenu lundi. Il n'est "pas intéressé" par l'audience, selon un fax envoyé par la maison d'arrêt. Il avait déjà refusé d'honorer plusieurs rendez-vous judiciaires.

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Le 19 juin 2014, il s'était présenté au commissariat de Denain (Nord), où il résidait, expliquant s'être rendu en Syrie, via la Turquie, pour y faire le jihad armé. Il expliquera avoir séjourné en Syrie de novembre 2013 à mars-avril 2014, avoir suivi un entraînement et une formation au maniement des armes et pris part aux combats en assurant des surveillances, notamment à des check-points. Les vérifications ont permis d'attester la réalité de son voyage en Syrie.

"Un subtil mélange de troubles psychiques et de fanatisme religieux"

La frontière turco-syrienne? "Une passoire, ceux qui veulent aller au jihad passent comme ils veulent", avait-il expliqué. Il aurait rejoint les rangs du groupe Jabat Al-Nosra, affilié à Al Qaïda, et a affirmé avoir pour projet de repartir pour rejoindre en Afghanistan ou en Syrie Al Qaïda, dont il voulait rencontrer le chef Ayman al-Zawahiri.

Devant les enquêteurs, il avait dit approuver les actes du "tueur au scooter" Mohamed Merah (qui avait tué sept personnes à Toulouse et Montauban en mars 2012) et de Mehdi Nemmouche, le tueur présumé du musée juif de Bruxelles (quatre morts en mai 2014), et dit avoir "pensé" à commettre des actes similaires, sans toutefois en avoir le projet. Il évoquait aussi la vulnérabilité d'une Europe dans laquelle, d'après lui, il suffirait d'une grenade sur une centrale nucléaire pour faire d'innombrables victimes.

En juin 2013, il a voulu se rendre au Maroc à pied et a fait l'objet d'une hospitalisation d'office. Une expertise psychiatrique a conclu à l'abolition de son discernement, et une autre à l'altération. Il est décrit comme un "fanatique". "Un subtil mélange de troubles psychiques et de fanatisme religieux", a résumé la magistrate du parquet, qui a souligné sa "dangerosité avérée, tous les experts sont d'accord".

Paris Match

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