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dimanche 24 janvier 2016

Mobilisation pour demander la grâce de Jacqueline Sauvage

Ils demandent "grâce et liberté pour Jacqueline Sauvage". Hier, devant le centre pénitentiaire de Saran, sept militantes féministes ont ainsi réclamé la libération de Mme Sauvage, purgeant actuellement une peine de dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent.

 Des Femen ont manifesté devant le centre pénitentiaire de Saran dans le Loiret où Jacqueline Sauvage purge une peine de dix ans de réclusion

Le journal Libération a pris position, s'adressant directement à François Hollande en " une " de son numéro du 23 décembre et en invoquant la légitime défense.


Cette mobilisation a aussi un but plus large: rappeler qu'en France en 2014, 134 femmes ont été tuées par leurs partenaires et réclamer l'élargissement de la présomption de légitime défense à toutes les femmes battues.

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"J'estime que la justice n'a pas pris en considération l'état psychologique de cette femme lorsqu'elle est passé à l'acte (...) et c'est pour cela que nous demandons une redéfinition de la légitime défense", explique l'avocate de Jacqueline Sauvage, Nathalie Tomasini, auprès de BFMTV. "Ce n'est pas normal qu'une femme prenne dix ans de prison après 47 ans de calvaire", commente une manifestante. "Face à un coup de poing qui se solde par trois jours d'ITT, elle tire trois balles", avait dénoncé l'avocat général. En droit français, la légitime défense, qui suppose la proportionnalité de la riposte et la concomitance de l'acte et de l'agression, n'a toutefois pas été retenue.

Couronnes de fleurs sur la tête, façon Femen, mais chaudement habillées, quelques femmes scandaient des slogans pour dénoncer l'issue du procès: "Quand le système matraque, les femmes contre-attaquent". Jacqueline Sauvage, 66 ans, a été condamnée à dix ans de réclusion pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après des années d'un enfer conjugal fait de coups et d'abus sexuels sur elle et ses enfants.

"On en est encore à manifester contre un arbitraire, contre un tribunal, contre un jury d'assises qui n'a rien compris aux violences conjugales, qui n'a rien compris aux phénomènes d'emprise que les bourreaux exercent sur les victimes, qui n'a rien compris à la répétition, qui n'a rien compris de tout ça, et qui a jugé comme ça, stricto sensu, sur la légitime défense", s'est de son côté indignée Suzie Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes. Arrivée peu de temps après, la police a procédé à de simples contrôles d'identité des sept jeunes femmes lors d'un point presse improvisé à quelques centaines de mètres de la prison.

La kabylie.com

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