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mardi 23 février 2016

CENTRE DE DÉTENTION DE MONTMÉDY : « ON VA TOUT PÉTER »

Qui donc a passé ces coups de fil de la prison de Montmédy à la gendarmerie de la Meuse dans la nuit du 17 au 18 février. Mais aussi le 20 janvier ?


C’est à cette question que le tribunal de Verdun devait répondre lundi soir. Quatre prévenus faisaient l’objet d’une comparution immédiate. Tous détenus. Deux incarcérés dans une cellule et deux dans celle d’à-côté.

Rapidement les enquêteurs tracent un téléphone et une carte SIM. Si le portable incriminé appartient à Ismail Kilicaslan qui explique l’avoir obtenu par d’autres détenus car « ça tourne dans la coursive », confie-t-il. « Je ne peux pas dire de qui je l’ai eu ».

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L’homme de 37 ans explique ne l’avoir que depuis une semaine. Dans la cellule voisine, un téléphone est trouvé avec la carte SIM en question. Mais le téléphone, posé sur le rebord de la fenêtre était accessible par l’autre cellule…

Toujours est-il que deux appels sont passés à la gendarmerie. Les bandes sonores sont même diffusées. Sur celles-ci on entend une voix étouffée expliquer que des explosifs sont disposé dans la prison, « on a déjà mis les détonateurs » et : « on va tout faire péter » à 2 h du matin au bâtiment 1, 3e étage.

Le second appel est du même type agrémenté d’un « Allahou akbar ». Un coup de fil est aussi passé, dans le même laps de temps, à la compagne du codétenu d’Ismail Kilicaslan. Les deux expliquant dormir à cet heure-là.

« Ce n’est pas juste un canular téléphonique »

Un coup de fil qui n’est pas sans en rappeler un autre le 20 janvier. Là aussi une voix explique que « je vais faire un attentat au centre de détention de Montmédy » et un deuxième coup de fil avec deux « Allahou akbar » qui ont bien fait rire Ismail Kilicaslan.

« Ce n’est pas juste un canular téléphonique », tonne Frédérique Chiron, substitut du procureur qui rappelle l’état d’urgence, le déclenchement d’une cellule de crise et d’autres moyens d’investigation.

Le parquet s’appuie sur les enregistrements pour affirmer que la voix du 20 janvier et du 18 février est celle d’Ismail Kilicaslan. Ce dernier ayant un timbre et des intonations particuliers.

Me Héchinger pour les trois autres prévenus rappelle la mode du swatting « pour faire intervenir les forces de l’ordre » et demande la relaxe de tout pour le codétenu du principal prévenu.

Me Nodée pour Ismail Kilicaslan met en avant une « enquête nébuleuse » et de nombreuses « incohérences ». Il ajoute « c’est cousu de fil blanc pour que ce soit Monsieur Kilicaslan », supposant un montage contre son client de la part d’autres détenus. Il demande la « relaxe au bénéfice du doute.

On ne nous apporte pas la preuve que c’est M. Kilicaslan ». Ce dernier a été condamné à 6 mois de prison ferme, son codétenu a été relaxé de tout, et les deux autres prévenus ont écopé de deux mois de prison pour le recel de téléphone et de carte SIM.

Est Républicain

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