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mercredi 10 février 2016

Il avait blessé un surveillant de Blois

C'est la dernière fois que vous me voyez. Giovanni, 26 ans, jure la main sur le cœur qu'on ne l'y reprendra plus.

La scène de violence s'était déroulée le 9 décembre dernier à la maison d'arrêt de Blois. - La scène de violence s'était déroulée le 9 décembre dernier à la maison d'arrêt de Blois.

Dans la salle, son père, seul spectateur du procès, essuie ses yeux rougis par les larmes. Son fils était jugé lundi pour avoir violenté un surveillant de la maison d'arrêt de Blois.

C'était le 9 décembre dernier après un parloir.


Lors de la fouille, un surveillant trouve des cigarettes et des chewing-gums cachés dans la doublure de la veste du jeune détenu.

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Les produits interdits sont confisqués. Lorsque le surveillant restitue la veste, Giovanni s'énerve, veut sortir de la cellule, le surveillant le repousse, puis lui plaque son coude contre la gorge.

Le jeune homme se dégage et lui assène deux coups de poing. Le surveillant se fracture la main contre un radiateur ce qui lui vaudra près de deux mois d'arrêt. Giovanni écope de 30 jours de mitard.

Quelques mois plus tôt, il avait insulté un gardien de la maison d'arrêt de Tours ce qui lui avait valu une condamnation et un transfert à Blois. Début janvier, il a été déplacé vers la prison de Saran (Loiret).

« Je me suis emporté c'est pas bien mais j'en avais marre d'être tout le temps contrôlé après le parloir alors que d'autres passaient autre chose que des cigarettes sans être fouillés » explique ce jeune homme à la silhouette longiligne.

« Vous vous mettez vous-même en difficulté en allant au contact avec le surveillant » lui répond la présidente Maggy Deligeon qui note que le casier du prévenu compte déjà 11 mentions principalement pour vols et violences.

« J'ai eu une crise d'adolescence tardive mais j'ai envie de tourner la page ».

« Oui mais cela implique de ne plus créer d'incident en détention. »

Me Anne Durand, avocate du surveillant, estime que le prévenu est « intolérant à la frustration. La prison est un univers contraignant pour la sécurité des détenus et des surveillants. Mon client a eu trois os de la main fracturés. »

Pour la vice-procureure Alexandra Pethieu, « c'est une crise d'adolescence qui s'éternise depuis 7 ans ! C'est la seconde fois que le prévenu s'en prend à des surveillants, il a un vrai problème de comportement et de relation avec l'autorité ». Une peine de 6 mois ferme est requise.

Selon Me Sandrine Audeval, c'est la répétition des fouilles et le sentiment d'injustice qui ont fait sortir son client de ses gonds. « Il a déjà été sanctionné par 30 jours de mitard » plaide-t-elle pour atténuer la sanction à venir. Giovanni aura cinq mois supplémentaires à effectuer et 1.800 euros à verser au surveillant blessé.

La Nouvelle République

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