Ancien député de Quimper et nouveau Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas a hérité d’un ministère en difficulté.
En près de quatre ans de présence, Christiane Taubira n’a réussi qu’à dégrader une situation déjà pas glorieuse. « La nocivité de Taubira a été si visible dès le début qu’on se demande bien pourquoi François Hollande n’a pas profité du remaniement de 2014 pour s’en débarrasser », tranche un juriste breton.
En 2014, en effet, le bruit avait couru – déjà ! – d’un remplacement de Christiane Taubira par Jean-Jacques Urvoas. Le président de la République avait finalement préféré conserver sa Guyanaise… pour la voir finalement lui claquer la porte au nez dans les conditions qu’on sait !
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Les problèmes les plus voyants du ministère de la Justice concernent les prisons, qui concentrent les incidents et les polémiques.
Breizh-info a déjà signalé le surpeuplement des prisons bretonnes, mais aussi les problèmes d’effectifs dans certaines unités comme l’établissement pénitentiaire pour mineurs d’Orvault (Loire-Atlantique).
Les statistiques de l’administration pénitentiaire du mois de février révèlent que le nombre de détenus en France est repassé au-dessus de 67 000. La densité des détenus pour la direction interrégionale de Rennes atteint 109,5 %, c’est-à-dire que là où l’on peut théoriquement héberger dix prisonniers, on en héberge onze en réalité. C’est « moins pire » qu’à Paris (144,8 % !), à Marseille ou dans les DOM-TOM, mais la moyenne peut cacher des situations extrêmes (192,9 % à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc).
Si le nombre des détenus augmente, ce n’est pas parce que le nombre de condamnés augmente. En fait, pour ne pas aggraver la situation carcérale – quitte à aggraver celle des citoyens « hors les murs » ‑ la justice s’efforce d’éviter les peines de prison, ou prononce des peines « aménageables » qui ne donneront pas lieu à incarcération finalement. La surpopulation carcérale s’explique surtout par une forte augmentation du nombre de prévenus en attente de jugement, indicateur finalement plus révélateur de la délinquance réelle. Dans la direction interrégionale de Rennes, plus d’un quart des détenus (26,7 %) sont des prévenus.
Et ce n’est pas près de changer puisque les tribunaux sont eux aussi en grande difficulté. Là, le ministère de la Justice se garde bien de publier des statistiques. Mais la Conférence des bâtonniers a établi un état des lieux qui sera publié en juin. Le Figaro a déjà pu le consulter et vient de publier une liste des « dix tribunaux qui souffrent le plus », établie au vu de trois indicateurs : délais d’audiencement, vacances de postes et conditions de travail. Parmi ces dix figurent Rennes, Nantes et Brest : la Bretagne est la région la plus affectée hors Ile-de-France.
Breizh Info
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